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C - Néolithique inférieur [souligné] Les seuls gisements actuellement connus dans le Cap Vert et que l'on peut placer sous cette rubrique sont ceux du Cap Manuel, découvert en 1942 par M. CHARBONNIER et de l'Est de la Grande Mamelle (MAUNY, 1942)
Le Cap Manuel se trouve à Dakar même. C'est un promontoire basaltique tombant à pic sur la mer sur trois côtés. L'altitude en est de 30 à 40 m.
Le Cap Manuel a fourni jusqu'ici un grand biface de 135 mm x 80 mm x 40 mm en silex granuleux brun ; des haches grossièrement polies de 125x50x30 mm et de 140x40x20 mm de basalte ; des pics (que l'on prendrait à première vue pour des haches) à base tronquée, de basalte de 75x50x40 mm ; des disques ; des nuclei. Une seule pièce de silex retouchée sur les bords, du genre demi-lune. Pas de poterie.
La pièce la plus caractéristique du gisement est le pic à base tronquée. Ces pieces rappellent, en plus grossier, celle decrites par DELCROIX et VAUFREY dans "Le toumbien de Guinée française" comme "fragment de feuille mince" (fig 12, N° 10, p 284) et "feuille biface assez mince - 0m,013 -" (fig 16, N° 19, p 290)
C'est une industrie proto-toumbienne, où manquent pour en faire du toumbien tout le matériel de pierres taillées, retouchées, que l'on retrouve si abondamment dans le reste de la presqu'ile : lames à dos rabattu, petits grattoirs, petits tranchets, lames, racloirs, etc... et la poterie. (Pièces représentes dans DELCROIX et VAUFREY figures 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16).
Des trouvailles ultérieures nous fixeront peut-être à ce sujet. Malheureusement, ces gisements disparaissent rapidement devant des installations nouvelles ; jardins, centre hippique, batteries, infirmerie, etc...
Il sera peut-être également plus aise de dresser ces pièces lorsque le toumbien lui-même sera mieux connu, qu'il aura des frontières précises par rapport aux autres époques lithiques, et qu'il ne servira plus comme il le fait aujourd'hui, d’étiquette commode où l'on classe tout ce qu'on n'a pu identifier réellement.