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311 Causeries à Gondar 333

crimes contre nature

un des plus anciens sophismes de l'ouvrage de M. Combes est sa pretention que la grande facilité des mœurs a empêché que la sodomie et la masturbation ne s'introduisissent en Abyssinie. Selon Montesquieu la licence doit avoir l'effet contraire En effet, gabra ögziabher m'a parlé de la masturbation comme étant pratiquée et le mot [ያዊቺ ?] : yak'iŧ signifiant sodomie prouve que ce crime si monstrueux est connu. Il y a Gondar deux sodomites noiterement connus et tout le monde y joint le Ras A'ly. Qu'on n'aille pas d'ailleurs vanter les vertus simples d'un peuple barbare car les Gallas emploient le mot ጋዴ: gade pour désigner le garçon du sodomite. Il est vrai que ces tribus forcent le sodomite à vivre dans une maison écartée mais personne ne songe à le poursuivre. Qu'on ne dise pas d'ailleurs qu'il n'y a pas de mal dans la facilité des femmes. J'ai été moi-même chargé de demander absolution à l'Aboun pour le crime suivant. Dans une incursion faite par les Gallas en Bagemödr un enfant fut enlevé et devint soldat. Dix à douze ans après il arriva la nuit dans son village natal mais sans la connaitre, fut introduit par le kwadari dans une maison occupée par une seule femme qui ne fit aucune résistance à ses prières. L'amant reconnut le lendemain matin sa propre mère qui neuf mois après accoucha d'un fils !!! Ici, il y avait repentir mais Haylou m'a parlé d'un de ses voisins qui a cohabité trois ans avec sa propre fille en eut un enfant et ne renonça à sa monstrueuse liaison que sur les instances et les excommunications réitérées d'un prêtre. J'arrive à q.q. chose de plus grave et ne le mentionne qu'en tremblant. Alaka tradalou fils de akab ösat kabte l'auteur de l'hérésie des trois naissances est encore en vie et je l'ai souvent rencontré à Gondar chez l'atage et ailleurs. Un homme qui cherchait son anesse la trouva en contact intime avec l'Alaka qui est un homme d'église. Il demanda dommages interets et obtint 5$ dit-on. Les 143 [lettre ?] dabtara de l'église d'Al. tsad. un jour voyant entrer un ane dirent : voilà le beau-frère de l'Alaka tsadalou ; aujourd'hui encore on plaisante de cette horreur !!! Il faut néanmoins ajouter pour la consolation des gens de bien que ces déréglemens sont loin d'être universels et qu'il y a de bons moines et de vertueux prêtres en Abyssinie comme ailleurs. Seulement le manque de lois et plus encore, comme disent les Abyssins, le manque de juges ne posent pas de bornes au vice. C'est une opinion répandue dans le pays que les enfans de l'inceste sont boiteux ou estropiés. L'usage des eunuques pour les grandes dames a introduit un usage analogue à celui des pays musulmans, de l'Orient, de suppléer par une baguette de suif, dont on fond l'extremite, à l'absence du Seigneur. une femme d'Imaraha confessa publiquement qu'ayant à l'aide de son amant tué son mari elle posa le cadavre sur le sol de son hutte le couvrit de terre et en fit un siège plein selon l'usage des pays et qu'on appelle madab. Elle coucha avec son amant plusieurs années sur ce madab.

Lik' atkou etait Lika matsön ou juge des èglises et percevait une fois par mois les droits au marché sur : 1. huile de noug. 2. abasouda 3. cire 4. poivre 5. piment 6. gingembre 7. citrons. 8. aböch 9. makmoko plante usitée pour le beurre fondu 10. kok 11 ail 12. dawödja ou nattes de jonc et fil 13 [gecho ?] ou plante p.r le tadj 14. chtalt ou sabres courbes un sel par chotal 15. choux 16. pois chiches 17. göranta sorte de jonc triguêtre usité pour coudre des ustensiles de menage 18. calebasses 19. tabac dondigisa 20. poisson 21 sels monnaie, une fois par an seulement 22. bière : un sel par buveur une fois par an seulement 23. graine de lin 24. orge 25. bois à bruler 26. ŧef 27. paille 28. herbe pour les chevaux.

Il faut selon les Arabes sept choses pour écrire : la raison, l’œil, la main 5. la plume 5. le canif 6. le papier 7. l'encre.

dawaro

L'alaka de tsyon à Adwa était chez lui un jour que les jeunes filles vinrent selon l'usage lui porter des cadeaux. Sa fille d'une beauté rare, voulut sortir pour les voir et son père le lui défendit en vain. ensuite il la battit et elle le pria de n'en rien faire parce qu'un second coup la tuerait. Son père la fit entrer dans la trésorerie de l'Eglise, et la frappa tant qu'il la tua. Personne ne fit cas de cet assassinat parce que le seul dammaña était la mère qui n'osait ou ne pouvait poursuivre son

mari. Dans l'histoire des conquêtes de Grañ les noms de lieux suivans se trouvent en

Dawaro. le Waratta des Galla, le Dawri des indigènes : Abba Gouda n'y a reconnu que wambarya. 1. zömet fleuve 2. arkoubi 3. dilmeda 4. bab sire 5. ara rivière 6. ayfras qui est à une journée de cette rivière 8. l'ara coule entre wotmat et ayfras qui est à une journée de cette rivière. 8. la 4.e journée en partant de dawaro finit à antaki 9. djawatör 10 adal mabrak' 11. mashib dans Warka 12. may falh 13. bour, grande rivière 14. boūs gr. rivière 15. [anawalvay ?] pays au dessus du bous 16 aka 17 walda 18 rawadjah. Il y a là des noms de lieux en Tögray et un même en Amharña.

Les deux frères du Roi Sahlou m'ont donné les détails suivans sur la prison de Wöhni : Socinius n'avait emprisonné personne ; son fils Fasilidas choisit Whöni et y fit faire un cachot (ya möda bet) où tous les wayzazörot étaient renfermés de manière que les gardiens dormissent au dessus d'eux. Le grand Yasou était un enfant et debout, le chasse mouches à la main au chevet de son père quand on vint de la part des prisonniers demander au Roi un remède contre les puces et surtout contre les punaises qui s'étaient multipliés d'une manière alarmante dans le cachot. Le Roi se contenta d'envoyer une grande quantité de citrons comme remède contre les punaises. Yasou se mit à pleurer mais ne dit rien. Dès qu'il fut Roi il alla au pied de Wöhni fit descendre tous les près ouvriers, leur fit cadeau d'étoffes de soie et les renvoya en disant qu'il n'y aurait plus de cachot, qu'il ne voulait pas emprisonner leurs

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