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292 Journal - voyage à Gwandar. 27 juin 1842 286

nous devions partir le 13 juin avec h. rizk pour Gwandar, mais ce Cophthe ayant fait la paix le jour suivant avec Gabra ŧakle, gouverneur d'a'di aboun on ne parla plus que du depart de dabt. Dasta avec les effets et l'argent de l'Aboun (env. 200$). A l'arrivée d'Abba Nouay, h. rizk changea d'opinion et résolut de l'envoyer le vendredi jour de funeste augure. En effet le mulet d'Abba Nouay mourut à peu de distance d'Adwa et deux de mes porteurs s'en retournèrent. Je partis dans la nuit du vendredi par le clair de lune et à pied. peu de gens croyaient à mon départ et je n'eus pour m'accompagner à la sortie, outre d. w. giorgis et ömaro, que d. dasta et le bandras. mon Xl. B marchait depuis les angles horaires n°213.

depart d'Adwa β

depart d'Adwa à pied à 8h7 ; à 10h7 arrivés au pied de la montée qui mène à la terrasse d'Axum. Cette fois-ci nous avions pris la grande route dite de Sagla. Comme la ☾ était presque couchée nous dormimes à la belle étoile sans eau feu ni abri. Une hyène vint essayer plusieurs fois d'attaquer le takwöla.

Le ♄ 18 juin au point du jour à 2h2 départ ; à 5h0 axum. Je fis la 2e moitié de ce chemin à mulet. depuis la source de Sagla jusqu'à la pierre Grecque près Axum je comptai 848 personnes la plupart marchant sur une seule ligne selon l'usage et qui allaient d'Axum au marché d'Adwa. Jusqu'alors je n'avais jamais pensé à compter les gens qui se rendaient au marché et cependent il serait facile de le faire 4 Samedis de suite aux debouchés des chemins d'Axum, de höntalo, de mǎgala tsawri et de Gwandar. La grande majorité des gens d'Axum étaient acheteurs car ils n'avaient pas de charges. Peu de gens reconnaissent mon takwöla. arrivé chez le k'acha gabaz [aboukalamsis ?] qui était absent ainsi que son fis W. mikael je fis connaissance avec sa femme qui est très blanche mais a le tour des yeux noirs ainsi que beaucoup d'Abyssines, de qui trahit une origine nègre. Elle me présenta sa fille Bricou en m'engageant à l'adopter ce à quoi j'acquiesçai en lui fesant sucer mon petit doigt. Je fis chercher en vain dabt. Baryan et le petit cahier où D. W. giorgis avait copié la fin du Köbra nögast. Abba Nouay était parti depuis le matin et mes charges étant trop lourdes j'en laissai 7 et pris huit porteurs legers. (ces 7 sont : 1 encens 2 magnetisme 3 lunette 4 portemanteau 5 cercle de reflexion 6 deux tapis 7 cuir de gabra k'al 8 espingole). je laissai avec ces effets Ramha et tasbaout avec 4$ et2 de promis. nous nous mimes en marche d'un pas rapide qui me fatigua beaucoup. W. mikael vint au galop après nous me fit promettre de lui donner 2 pièces de turban c.a.d. huit turbans, et promit de faire copier les 100 et quelques dabdabi de l'evangile d'or, moyennant cette condition. départ d'Axum à 5h6 ; 7h2 halte p.r W. mikael ; 7h6 marche ; 10h0 may chout ; 10h3 depart de là après avoir partagé mes 4 vieux pains de froment. Ce ruisseau très-maigre, coule vers le S. et est une station favorite des marchands. à 11h0 arrivés sur une petite montée au bas de laquelle est la source dite abba bozo très-froide bonne et curative dit-on. elle est cachée par des arbres. départ à 11h2 ; 0h2 halte de 0h1 ; 1h1 arrivés à tamboukh tout petit village où moyennant 2 dourgo de farine nous eumes une maison pour la nuit et pour un peu de poivre de la bière qui me fit grand plaisir. Tout le pays depuis Axum excepté tout près de cette ville se compose de montées et descentes mais peu élevées. tamboukh est dans une petite plaine et en sortant delà du coté de balas il y a les restes d'un chemin qui ressemble aux routes vicinales de france ayant des arbres des deux cotés qui le séparent des champs labourés : mais cette petite route ne court pas loin.

Le ☉ 19 juin partis à 2h7 ; 5h4 halte à balas petit village au commencement de la plaine [croquis] et après avoir descendu la colline qui est raide mais peu haute. La plaine de balas me parait plus basse que celle de tamboukh mais nous allions trop vite pour prendre des mesures. A balas nous evitames le péage en nous disant de la suite de l'Aboun. départ à 5h5. Il y a plusieurs palmiers dans cette plaine mais leurs dattes quoique nombreuses sont trop petites et trop aigres pour servir à rien. à 6.9 halte pour déjeuner à may koho où j'observai l'eau bouillante (A88V). Cette eau est très peu de chose. départ à 8h7 toujours dans cette ennuyeuse plaine qui continue avec peu de variations jusqu'à ödaga chaha. 9.7 halte au ruisseau très-encaissé et rempli de palmiers où nous mangeames dans notre 1er voyage. son nom est [réserve]. 10h0 départ ; 11h7 halte à un petit ruisseau [réserve ?] où abba nouay nous attendait ayant été atteint là par notre messager parti de balas. 0h0 marche ; 1h1 may chöbanmi 1.2 marche. 2h9 halte au tout petit village de dömbagwöna où la pluie qui allait commencer nous força de chercher un abri. bien avant may chöbanni abba nouay ayant appris que les wachot ou habitans des cavernes de Waldöbba étaient venus reclamer auprès du habrid pour quelques villages de leurs fiefs que ce dernier avait fait piller, avait couru en avant jusqu'à ödaga chaha pour engager ces moines à le convoyer.

lundi 20 juin depart à 3h3 laissant à gauche la colline de dömbagwöna et ayant Mt alogen un peu devant nous à notre droite. 5h2 arrivés à la plaine d'ödaga chaga où le nabrid walda sölasie était campé avec 3 à 400 huttes. Sa tente pouvait contenir une 20e de personnes. il me reçut bien me fit asseoir derrière lui entre sa tente et un petit godjo fait pour les pluies. ensuite son asalafi, un des Abyssins les plus musclés que j'aie vus porta une cuisse de bœuf avec un empressement qui montrait bien qu'on venait de l'egorger. Il se mit à depecer debout tandis qu'un autre tenait le gigot sans toucher la terre. Après avoir donné certains morceaux à certains serviteurs, il distribua des couteaux aux chefs assis par terre autour du wabouröd, puis donna à un page environ 3 livres de viande crue que le nabrid devora très-gentiment. un autre page servit à la ronde un gros muscle et chacun coupait une livre environ. Cela fait le nabrid versa de sa corne à crans du douks ou poivre etsel pulvérisé. La plupart recevaient ce douks sur un coin de leurs toges, q.q. uns sur leur genou et ils y trempaient un coin de leur bröndo qu'ils mettaient dans leur bouche tenant le gros du morceau de la main gauche et avec la main droite coupant de bas en haut. Dans cette opération interessante il faut avoir q.q. habitude pour ne pas se couper le bout du nez. Puis on servit la viande grillée (tabs) dont je mangeai. ensuite vint une vieille dame qui versa l'hydromel d'un vase selon l'ordinaire de cette [croquis] forme. elle buvait les restes des brylle car comme on ne peut vider un verre sans renverser beaucoup la tête en arrière les chefs n'en boivent jamais que la 1/2 environ. chacun eut deux brylle : peut en recurent trois et cet hydromel était bien moins fort que celui du dadj. Oubie. Le nabrid me chargea d'appeler mon frère ködataña et nous sortimes mais on nous rappela et le nabrid assis sur un alga dans le godjo (dans la tête tout le monde était assis par terre) me fit promettre de lui