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196 Souays [sténographie ] 29 aout 1839

Les renseignemens contenus dans ce mémoire sont principalement dus à nikola ckosŧa chef d'une des 1.ères maisons de Suez......

Les chiffres qui figurent dans les tableaux ci-après se rapportent uniqt. aux années 1254, 1255 de l'Egire durant lesquelles le commerce de Suez a subi une depression extraordinaire. Sous un point de vue général on peut dire qu'il n'y a rien de commun entre l'etat actuel de cette place et son état antérieur. Je dois observer en outre que toutes les données de ce 1.er travail sont entièrement approximatives : pour avoir le chiffre exact des importations il m'eut fallu obtenir un relevé des registres de la Douane relevé qu'on m'a promis mais que je n'ai pas cru devoir attendre vu que le détail des importations interesse faiblt. le commerce Français. En effet nos batimens ne visitent jamais le port de Suez qui situé au fond d'un golfe étroit et semé d'écueils a été considéré jusqu'à ces derniers tems comme à peu près inaccessible aux navires à voile de l'Europe : et d'autre part toutes les marchandises débarquées à Suez sont des produits de l'Inde de la Chine de la cote d'Afrique du Yemen et du hwjaz. Il n'en est pas ainsi des exportations dont l'Europe fournit la plus grande partie mais comme les marchandises exportées ne paient aucun droit à leur sortie de port et ne sont point enregistrées à la douane il faut se contenter pour ce chapitre (le plus interessant pour nous) de données conjecturales fournies par les personnes qui connaissent la place. Les renseignemens du mâlin ckosŧa ont été controlés par ceux d'un autre négociant éclairé le mâlin ckodsi manouli protégé Anglais et par ceux d'un commis de la douane. Leurs évaluations se sont quelquefois trouvées très divergentes ; en pareil cas j'ai opposé mes autorités l'une à l'autre pour tâcher de les amener à un rapprochement, à un compromis estimatif ; quand je n'ai pas réussi j'ai tantôt pris la moyenne de leurs estimations, tantôt donné la preference à l'une et à l'autre suivant le degré de confiance qu'elles me paraissaient mériter pour chaque cas particulier.

Le mouvement annuel du port de Sooays est exécuté par cent grosses barques ou petits navires, la plupart non pontées qui peuvent charger de 500 à 1200 ardeb ou say de blé, capacité moyenne 800 ardeb, ou environ 100 tans (Anglais), outre 20 barques de 800 à 1500 ardeb (100 à 200 tuns) appart. au Pacha. Des cent barques exploitant ce qui reste du commerce libre, 35 appartiennent aux marchands de cette ville musulmans ou Chrétiens de l'eglise Grecque, et font à tour de rôle selon les règlemens actuels, deux ou trois voyages par an à Djiddah le seul port avec lequel Suez ait auj. des relations commerciales directes de quelque importance.

tour de role δ

Tous les navires qui frequentent le port de Suez y compris ceux du facha qui possède dans la mer Rouge une marine marchande mais point de marine militaire, sont astreints au Dour, c.a.d. au tour de partance aussi bien que les navires de Suez.

requisitions ε

Independ.t de cette restriction, le gouvernement du bacha est dans l'usage de mettre en réquisition les navires, de partance pour tous les transports que requiert le service de son armée d'Arabie et le nolis qu'il paie alors est fort inférieur à celui que donne le commerce. Il résulte de cette relation forcée entre le Gouv.t Egyptien et les armateurs de Suez que les marchandises exportées annuellement pour le Compte des négocians n'occupe pas beaucoup plus du 1/3 de la capacité totale des cent barques qui exploitent le commerce libre de Suez. l'exportation libre n'est donc représentée dans la realité que par 33 ou tout au plus 40 barques de cent tonneaux fesant de deux à trois voyages par an.

prohibitions ζ

Le port de Suez se trouve par le fait en dehors du droit commun et l'on dirait que le Pacha considère la mer Rouge comme un fleuve de ses états. Un batiment Anglais le Colombo celui même qui avait apporté en Egypte les deux éléphans envoyés en présent au Vice Roi par le gouverneur de l'Inde n'a pas pu à son départ de Suez prendre un chargement de marchandises. Cette prohibition était une conséquence nécessaire des règlemens en vigueur. En effet si les étrangers étaient admis à charger des marchandises dans ce port, les armateurs du pays se verraient bientôt enlever tous les profits qui leur restent. Pour que Suez entrât dans le droit maritime universel sans entrainer la ruine des principales maisons de cette ville, il faudrait que le Pacha laissât à ses sujets armateurs la libre déposition de leurs barques.

j'ignore jusqu'à quel point il est permis d'intervenir dans l'organisn. interieure d'un pays quand cette organisation affecte le commerce