Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (20 mars 1913)
Citer ce document : Nau, John-Antoine, Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (20 mars 1913), Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses, consulté le 22 novembre 2024, https://omekas.histolab.fr/s/fr/item/100374
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Titre :
Correspondance de John-Antoine Nau à Toussaint Luca (20 mars 1913)
Description :
Correspondance manuscrite originale de Johan-Antoine Nau à Toussaint Luca, le 20 mars 1913 depuis Porto-Vecchio, Tournant de la Marine.(Support : papier libre)Retranscription : Porto-Vecchio, 20 mars 1913,Tournant de MarineMon cher ami,Je vous remercie bien d’être assez gentil pour vous occuper de nos concitoyens. Ce sont de braves types que la galette surcharge si peu qu’ils sont obligés de lutter, de manœuvrer de toutes les façons afin d’en voir la couleur de temps à autre.Comme j’étais encore assez « loque » au reçu de votre lettre, c’est ma femme qui a écrit au Préfet de la Corse. Et ce qu’il y a de plus joli, c’est que le jour même où elle s’était livrée ou allait se livrer à sa besogne épistolaire, un Monsieur très beau, très, très élégant pour Porto-Vecchio, passait devant nos fenêtres. Il y avait, par hasard, au Tournant de la Marine, un certain mouvement de bons hommes et de bonnes femmes ; et tout le monde saluait le beau Monsieur. Nous finîmes, ma femme et moi, par nous dire que c’était au moins « un marchand de liège vraiment à la hauteur et qui devait singulièrement « rapporter » à nos frères Portovecchiens pour qu’ils se montrâssent si prodigues de marques de considération !!! Mais le petit Roccaserra , le docteur, conseiller général, gros monsieur, - et qui ne s’humanise pas avec tout le monde, descend vers la marine dans son équipage, - saute de sa voiture et se précipite sur le beau Monsieur qu’il comble de poignées de main et de marques d’amitié.-Oh ! Pour le coup ! dis-je à ma femme, c’est bien sûr le directeur de la future compagnie des Chemins de Fer du Sud de la Corse ou bien Minuto-Grosso ressuscité ! – Je parie, me dit ma femme en plaisantant, que c’est le Préfet !Renseignements près, le lendemain, c’était bien le Préfet accompagné du Sous-Préfet de Sartène et de quelques « énormes légumes », - venu à propos au sujet de l’attaque de l’automobile Ghisonaccia-Sartène. En bons provinciaux, mais fûmes très émus : Pensez-vous ! L’homme au seul nom duquel un grand frémissement fait onduler et courber les plus hauts maquis de la Corse, - avait promené son ombre sur les parois de notre grotte !! Je l’ai vu, de mes yeux vu, se gratter le nez comme un simple mortel, le jour où ma femme lui avait écrit ou allait lui écrire ! Morale : Il a une tête de bon zigue et de rigolo. J’aime assez ces cafetières-là et en augure bien pour l’infortuné Mallaroni.En vous remerciant encore, mon cher ami, je vous envoie la plus forte poignée de main et ma femme vous dit mille choses cordiales.Votre ami,John-Antoine NauDompteur de gendarmesEt futur assaillant pour automobiles publiques de la Corse.
Type :
Manuscrits
Collection :
Correspondance de John-Antoine Nau
Créateur :
Nau, John-Antoine
Contributeur :
Luca, Toussaint
Date :
20 mars 1913
Couverture spatiale :
Porto-Vecchio (Tournant de la Marine)
Langue :
Français
Relation :
Fonds John-Antoine Nau
Source :
Gherardi, Eugène F.-X., Tournant de la Marine : La Corse de John-Antoine Nau 1909-1916, Ajaccio : Albiana, 2016.
Licence :
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Droits :
Collection particulière
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