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Le matin de départ (on part à mer haute), on arrive dans des charrettes qui contiennent les coffres, les hommes et les femmes et qqfois les enfants. On boit un coup en attendant l'heure du départ et pour dore adieu au pays. On est tous plus ou moins [pof?] au moment de gagner le quai. Tout le monde vient accompagner ses parents jusqu'au navire. Ce sont des embrassades a n'en plus finir. Enfin, il faut s'arracher. Les hommes montent à bord et le navire s'ébranle à la pleine mer pour aller prendre mouillage au Croix-Chenal, dans la rade de [Paimpol?]. Autrefois, dans le pays de [Port-Blanc?] quand les Irlandais du pays étaient pour partir, tous les matelots faisaient dire une messe commune à la Chapelle et tout le parage y assistait. Un vapeur remorque les navires en rade. Là on passe la nuit, espérant l'aube pour le départ, si le temps est favorable. [Oussairement?] le capitaine va dire adieu à l'armateur le matin du départ, en canal, de la rade, et c'est à voir tout le monde essayer de se précipiter dans le canal pour le conduire, c'est à qui l'accompagnera une fois encore à terre : on se bat même pour cela. Dès que le capitaine est revenu, le pilote monte à bord (Il y a des pilotes et des [illisible] aspirants pilotes qui viennent de partout pour ce jour là) et on lève l'ancre, on hisse la voile, et le pilote guide le navire jusque dans le nord des Heaux de Bréhat à dix ou douze milles au large de ce phare.