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Dans l'église les indiens vont et viennent, mettant constamment de petits cierges sur le passege, où en brûlent toujours des centaines (qui ont enfumé tous les rétables).

Un jeune prêtre catalan nous dit que le cloître et presbytère à côté appartient aux indiens, qui surveillent très étroitement le curé et vicaire ne lui laissent aucune liberté, pas même de faire cultiver qqs. légumes sur un petit terrain, pas même d'enlever des sortes d'idoles (d'aspect moderne d'ailleurs) sur un petit autel dans un réduit du presbytère !! Le gouvernement soutient les indiens à cause du tourisme, dit-il, et il n'y a rien à faire. Il parle de Lourdes en soupirant...

vers 8h30 le torito de fuego, avec une tête amusante, un aspect particulièremt naïf. Ensuite une centaine d'indiens, en plus, forment un vaste cercle et tournent lentement avec un pas de danse au son de la marimba en agitant des faisceaux de fusées à longues baguettes (à proximité de nombreuses petites cuisines en plein air, et de flammes de toutes sortes qui rendent le jeu fort dangeureux !) Au bout d'un long moment ils partent en procession avec leur marimba.

Pendant ce temps dans tout le pueblo est le théâtre d'une phénomènale borrachera, comme je n'en ai jamais vu, de loin, de semblable ! Groupes titubants partout, hommes et femmes, ou bien étendu sur les trottoirs, ou soutenus par leurs enfants. Les salons de bars regorgent de monde, dansant au son de marimbas endiablées qui jouent devant des hauts parleurs. La procession des indiens à fusées va au vaste patio couvert de la cofrérie des coheteros, où a lieu le plus grand bal : vu d'en haut des centaines d'hommes, presque tous indiens, agitent leurs chapeaux, mêlés à qqs. indiennes ivres, en costume, portant leur bébé sur le dos, car son de "el [alabran?]" -cran-cran" (air populaire sur le type de la cucaracha). Le spectacle de ces foules indiennes et de cette excitation collective est absolument inouïe ; on a l'impression de l'indien, non plus isolé, déprimé, vaincu, mais là, en masse compacte, en force, donnant lui-même le ton, inquiétant même et comme prêt à submerger les petits groupes de blancs... Durant la nuit cette impression se confirme car le bruit va crescendo, comme une houle puissante qui monte sans cesse, jusqu'à faire peur.