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sur le fond des végétations rousses ou dans les ravins pleins d'une verdure inattendue, elles font comme une poussière blanche semblable à celle des vagues au ras de la côte. Au-dessus de ma tête est la voile brune, comme tannée. Nous avons à bord [Ménon ?], le facteur, qui a tout de suite quitté sa livrée de fonctionnaire des postes pour reprendre son tricot de marin. Il est debout à la barre, avec sa barbe rude sur sa figure rudement taillée. A l'avant est un semi-bourgeois et le matelot, figure jeune et vivante, un homme en blouse et assis au pied du mât et, entre le mât et le canot hissé à bord est une fille jeune à coiffe d'Audierne, puis couchée sur les provisions et sur des sacs vides deux [Capenn ?], toutes deux malades, avec des airs de mortes résignées. - A notre droite un sillon immense et mouvant de soleil ondule au loin sur la mer et va en s'élargissant jusqu'au fond de l'horizon. Le ciel, dans cette direction, a la teinte d'un four chauffé, d'un éclat sombre, bruni, et au-dessous coule cette sorte de rivière d'argent en fusion. Tout le long du bateau, on dirait un passage d'oiseaux lumineux, d'oiseaux de flamme, d'un bleu vif, éblouissants et rapides.

Veuve de Sein. La veuve a un caractère sacré à l'île ; elle est considérée comme sainte pour ainsi dire. C'est pourquoi elle peut remplir des fonctions viles sans que sa dignité soit compromise. C'est elle qui garde le taureau pour saillir les vaches de l'île. Une veuve ne se remarie jamais car ce serait l'occasion d'un trop grand scandale.

Saint Corentin de l'île. Saint Corentin de l'île de Sein était un brave pêcheur vivant chichement à l'île. Il avait un fils qui avait peur de l'eau et voulait à toute force s'enfuir de l'île. Il profita d'une grande marée qui met le raz à sec et s'enfuit à Quimper. Là il ne tarda pas à avoir une grande réputation à cause des quelques miracles qu'il fit. Son père le cherchait toujours depuis son [illisible]