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sont insolvables et ne paient jamais, faisant leur frichti aux frais de la Vierge.
A la Saint-Jean on apporte à la vierge du chanvre, du fil et des chemises neuves (créchou ?) qui sont également vendus : il y avait même autrefois à cette occasion une sorte de petite foire dans le cimetière.
En revenant de Kergoat, nous visitons le château de Treffay (?), demeure moderne, puis par de délicieux chemins verts, larges et ombreux, nous arrivons au manoir de Kergrignoux. Tous ces manoirs ont un air riche, en pierre de taille, avec un puits monumental, dans la cour, portant quelque inscription familiale comme celle-ci : GUILLAUME POQUET, PERRINE COSMAO. et la date. Près de ce lieu de Kergrignoux, il y avait autrefois une chapelle de saint Corentin ; la fontaine existe encore, et le propriétaire, Le Page, nous montre dans son courtil deux pierres, qui ont paraît-il appartenu à l'autel, l'une portant encore la marques sacrée, pour le ciboire.
Ces pierres se trouvaient autrefois au milieu du champ, sur l'emplacement probable de la chapelle : on voulut les mettre à l'écart, à diverses reprises, mais dans le milieu de la nuit, les pierres revenaient à leur ancienne place. Le propriétaire actuel n'a cru devoir les déplacer à son tour qu'après avoir consulté le vicaire de Quéménéven.
Plus loin, toujours par les mêmes chemins, à travers des sites profonds, avec des échappées entre bois sur le large horizon des montagnes noires dont les croupes au loin luisent toutes bleues et lilas sous le soleil, nous arrivons à Kerguéban. C'est un des types les plus achevés du Lez, de la cour bretonne avec ses beaux bâtiments de granit groupés à l'entour. L'un même est entouré de beaux murs de granit à large plates-formes. Des arbres de haute futaie encerclent