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72

Nous sommes sortis du barrage. Belle habitation d'un riche Copte : deux jeunes filles en blanc sur le seuil du grand jardin. Grands vols d'éperviers roux dans l'air. Un vieux marchand de fleurs est déjà sur la basse rive et aussi des vendeurs de châles tissés de fils d'argent, d'autres roses. Un barbier arrive, venant sans doute faire ses offres à l'équipage, portant ses instruments dans un petit sac de cuir et un plat à barbe en cuivre. Maintenant, il sont trois. Les mouches ici deviennent irritantes. Il est vrai qu'elles couvrent les natifs, comme dit Harry. Nous venons de faire une promenade à travers Assioul : la ville est située de l'autre côté du chemin de fer. Résidences le long de la route qui y mêne. Une dérivation du Nil y entretient une espèce d'étang. Nous allons à travers le bazar. Des forgerons battent le fer. Une boutique de coiffeur semble une petite chapelle étroite avec le miroir central en guise de tabernacle. Par instant l’œil plonge dans des patios, avec au fond arcades mauresques. Une enseigne retenue au passage : Kamel Morens. J'aime ce Morens. Nous passons devant une mosquée refaite servant aussi d'Université, selon le terme de Saleh. Quelques étudiants dans la cour, l'air d'avoir de 18 à 25 ans. Ce sont des séminaristes arabes. Passé ensuite devant une école des frères qui a l'air assez importante. Derrière, ds le lointain une église catholique toute neuve et étincelante. Hopital américain.