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d'une croix de fleurs que le vent de mer, qui souffle du nord-ouest, a quelque peu rejetée en arrière. Mais la vue d'ici est admirable. C'est vraiment un lieu d'adoration. Droit devant soi, la ligne noire de la corde qui part d'un treuil, au levant de la fontaine, et file à travers le vallon jusqu'à la balustrade du clocher de Saint-Jean où flotte le drapeau tricolore et qui est garnie de gens qui attendent Le lancer l'ange. Et puis sur la hauteur, presque en ligne droite derrière Saint- Jean est le clocher de Plougasnou et le profil du bourg, des landes, des prés, des bouquets de bois et à droite la mer avec les petits prés qui semblent avoir été gagnés sur la grève.

Deux vieilles femmes sont les prêtresses de la fontaine. Des pèlerins s'arrêtent aux deux échaliers et achètent une écuelle d'eau qu'ils se versent dans les manches. Ils ont la baguette blanche. Tous les alentours du placître sont blancs de coiffes et noirs de monde. Les chapeaux de paille et les châles de couleurs effacées jettent une note claire ça et là. Les cloches sonnent à toute volée : c'est la procession. On la suite tout au bas du vallon ; elle fait le tour de la terre de Saint-Jean. Elle tourne vers le nord et va remonter par un chemin qui rejoint le placître après avoir tourné les champs. Elle arrive par l'amorce de route qui est au pied d'un grand vieux hêtre desséché. Mais ce qui est extraordinaire, c'est la marée de foule qui continue à monter par le raidillon que j'ai suivi avec la plupart des pèlerins. De temps à autre, là-bas, dans la procession, une fusillade éclate. Cette fusillade est due à des éclats de pierriers minuscules qui arment, paraît-il, le bateau pavoisé que des marins portent à la procession. Et toujours le bruit des clairons

qui jettent dans tout cela je ne sais quelle note militaire. 

La procession de Plougasnou vient en tête. Le cortège fait le tour du bûcher. Le petit navire est le Saint-Pierre, sur une housse écarlate à ancres d'or. La grande bannière de Saint-Jean avec le Christ, saint Jean et entre eux le mouton. Le porteur de cette bannière l'incline à terre devant le bûcher. Et ce qui est merveilleux, c'est la lumière, la splendeur du soleil sur toute cette animation. Encore un bateau avec