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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du lundi 30 mars]
Ce matin, le gong retentit sur le bateau à 6h1/2. Nous finissons notre emballage. Nous sommes déjà dans l'avant-port.Un remorqueur nous met à quai. Vu des fascistes en casque et en kaki, avec la chemise noire en dessous, sur le quai. A huit heures nous sommes à l’Hôtel Miramari, bâti en terrasse, au dessus et trop près de la gare. Longue attente. Pourrons-ns partir par le train de 10h ? mystère. Les montagnes qui viennent mourir ici dans la mer et portent la ville de [illisible], suspendue à leur flanc méridional. Des forts couronnent les hauteurs. IL fait beau soleil et pas de vent. La montagne sert d'écran, comme à Menton. De la terrasse de l'hôtel, on a vue sur le port tout proche Je quitte l'Aspéria et ses cheminées noires à étoile blanche, sans mélancolie. Trop de faux luxe à bord de ces bateaux italiens, et des prix fantastiques pour la moindre chose. Le tippage universel, décidément. Mary promène le chien pendant que j'écris et que nous attendons. - Le bateau presque peuplé d'Allemands, des manes de viandes, têtes et figures rases, gras d'arrogance. Je me promène à Véntimiglia où l'on ns fait attendre plus d'une heure, et dans la rue qui descend de la gare vers la mer, je vois un : caffe Ristorante Ligure. Ns sommes, en effet, en Liguzie. Mary y fait une promenade avec moi. Nous allons jusqu'