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P. 16 "Les Bretons ont un grand respect pour les morts et pour les usages de leurs aïeux. Dans quelques cantons du département du Finistère, on ne donne jamais un coup de fouet aux chevaux qui traînent un corbillard ; s'ils s'arrêtent, on attendra qu'ils se remettent en marche, et l'on tâchera seulement de les y déterminer par des paroles... On cherche encore les ombres des morts dans les nuages ; en 1823, lors de la mort de l'évêque de Quimper, les paysans des montagnes d'Aré crurent pendant plusieurs jours le voir errer dans les nuées. On les rencontrait en troupes, les yeux levés vers le ciel et poussant des cris chaque fois qu'ils croyaient le reconnaître.
P. 18 "Dans certaines circonstances, on boit de l'eau bénite. Un pauvre femme, scandalisée
des jurements continuels des soldats qui logeaient chez elle, leur faisait de la soupe avec de l'eau
bénite pour les convertir.
"Comme dans nos anciens mystères, on fait quelque fois paraître les saints bretons en public. Dans une foire de village, un charlatan montrait sur la place des marionnettes représentant la vie d'un saint ; chaque fois qu'il répétait son nom, il ôtait son chapeau, la foule l'imitait dévotement. Quand le saint parut, les autres marionnettes s'agenouillèrent, et tous les spectateurs en firent autant."
P. 19 (Saint Servais) " L'auteur qui se trouvait en 1822 aux environs de Callac, vit près d'une petite rivière plusieurs centaines de paysans qui se