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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du dimanche 8 mars]

Notre 1er dimanche sur le Nil. Il s'est levé radieux. La tempête de sable semble suspendue, sinon arrêtée. J'ai bien dormi. Levé à 7h10. Mary, plus vigilante que jamais n'a pas tardé à me rejoindre. Nous aimons bien cette heure matinale, si exquisement fraîche, où nous sommes seuls sur le pont, seuls avec le fleuve merveilleux, ses berges si variées dans leur monotonie. Le bateau, lui, était déjà en route depuis 5h. Le reis cherche evidt à rattraper le temps perdu à Assiout. - Mary fait l'éducation de Bunker, le petit chien blanc d'Anne, si gentil : elle lui a déjà appris le roll over. - Ce qu'il y avait d'amusant hier, dans la farce de Harry, c'était de l'entendre baragouiner à tue-tête du soi-disant arabe, pendant que Saleh, sur le rivage, faisait semblant de vouloir le calmer. - Il nous a confié hier son intention d'écrire une pièce de théâtre pour démontrer l'absurdité de la prohibition. - Il y a 15 jours aujourd'hui nous quittions Paris : que de choses depuis ! A Assiout, avant-hier, Saleh a mis à la poste une lettre de Mary à Monique et à Ninon. - Nous passons la nuit à Dichna : les hommes du village nous rendent notre visite. Après le diner, nous les trouvons assis en grappe sur le penchant de la berge. Ils me rendent tous mon salut de la main, quand je passe sur le pont. Saleh leur porte des biscuits de la part de Kate et ils les font porter par les enfants aux femmes assises un peu plus loin dans l'ombre. Un d'eux à un fusil. C'est le chef de police. Tous les soirs nous sommes ainsi gardés, parait-il, contre tout attentat. Et, en plus, il y a deux hommes du bord qui veillent, l'un à l'avant, l'autre, à l'arrière du bateau.