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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du dimanche 1 mars]
Réveil au Caire, ce matin : le soleil inonde notre chambre, à huit heures. Il remplit déjà le ciel au-dessus des maisons de l'autre côté de l'avenue. Je vais sur la terrasse sur laquelle s'ouvre notre chambre : la rue est déjà animée, bien que la plupart des fenêtres, de l'hôtel soient encore closes. Les auto mobiles cornent, les pas des jolis chevaux sonnent sur la chaussée. Des Egyptiens passent, avec leur air de prêtres d'un culte multicolore, en robes de soir rayée couleur orange, par ex. avec manteau jaune par dessus, et un plaid noir sur l'épaule. La robe traîne jusqu'à terre. Turbans blancs avec fond jaune ou de toute couleur. Ou bien le fez. Beaucoup, la canne à la main, très élégants. - Nous avons un excellent café au lait dans notre chambre. - La rue sur laquelle donne celle-ci aboutit à droite, à un gd square tout planté d'arbres, le même, je crois bien, où donne la principale partie du patois de Fuad pacha. - Des files de cabriolets passent, emportant les gens en promenade dominicale, et toutes ont près du cocher la provende verte nécessaire à la nourriture des chevaux. - Nous venons de voir passer un petit enterrement musulman qu'il faut que je décrive de souvenir, avec le cercueil en forme de civière couverte seulement d'une cotonnade à raies blanches et rouge et portée sur les épaules de 4 hommes. Quelques hommes marchant devant, derrière des femmes et au milieu d'elles sur un âne une jeune fille non voilée, tendant les bras de toutes les directions et poussant des cris, en montrant le cercueil, sans soute une pleureuse gagée. Musée, pyramides dans l'après-midi, après déjeuner au Sémiramis. - A l'hôtel, le soir, causé un instant avec Jeannette qui développe des théories absurdes à propos des Pyramides qu'elle déteste.