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[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du mardi 24 février]

Levé ce matin à 6 heures : le soleil m'avait déjà précédé et éclairait d'un rayon d'ambre les côtes de la Sardaigne, car nous achevions de franchir les Bouches de Bonifacio. Un grand arbre nuageux du vent ds la direction sud : vers le Nord, une espèce de cité blanche des nuages sur les eaux calmes. Nous avons passé, paraît-il, près d'un navire naufragé resté debout à la pointe d'un écueil. Caractère déchiqueté des Cotes de Sardaigne. Mouettes et goëlands. Les îles que nous passons sur la côte Est de Sardaigne sont : Sta Maria, Maddalena et Caprera. - A midi on avance l'heure de 20 minutes : nous avons seulement fait 300 milles depuis Marseille : il nous reste plus de 1100 à franchir avant Alexandrie où nous ne serons que samedi matin - Journée merveilleuse : le soleil brûlait déjà dans l'après-midi et est encore vif à 5h. La mer est d'un bleu presque noir, du bleu de violette dont parle Homère. Exercice de bâteaux après le déjeuner. Le commandant est tout neuf à bord : c'est son 1er voyage, il s'appelle Collignon. - J'ai beaucoup dormi toute la journée, [illisible]. - Allé au fumoir avec Frances, comme hier soir, et causé longuement avec elle. Quand nous sortons, il fait très noir : même nuit sombre qu'hier, sans lune et sans étoiles. Même mer agréable aussi : le navire, qui va lentement, ne secoue pas du tout. - Notre chambre de luxe est délicieuse, avec sa chambre à coucher et son salon : celui-ci a un divan qui, d'un côté, en fait le tour, et aussi un bureau où écrire.