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55 Je ne parle pas ici de la Mosquée Bleue et de la Mosquée rouge auxquelles nous avions fait visite avant de nous rendre au tombeaux des Califes. La merveilleuse mosquée rouge, avec son beau jardin, tout peuplé d'oiseaux.

[indiqué sur la page de l'agenda portant la date du mercredi 18 février]

Allé seul poser chez Beaufils dont c'est vraiment intéressant de suivre de méthode de travail. C'est toute une gymnastique au rythme élégant et harmonieux : il a une façon de s'éloigner presque en dansant de son travail, de le regarder, les yeux mi-clos, le buste penché en arrière, tout en roulant entre ses doigts la boulette de glaise, puis de fondre en quelque sorte sur lui et, fébrilement, de coller deci delà les boulettes en les aplatissant. Parfois son bras dessine une courbe dans l'air, comme pour agir à distance sur la figure déjà en forme. Et il se prononce à lui-même des paroles dont le sens m'échapper, une sorte d'incantation intermittente, faite surtout de monosyllabes.

Le soir de ce dernier jour au Caire, nous avons diné chez M. Lacau et Thanne Bernard d'autrefois. Maison magnifique, hautes pièces aérée et fraîches. Conversation passionnante, naturellement, dont je voudrais rapporter ici les détail. Le matin Lacau m'avait parlé du voyage de Loli et de la tenue excentrique du personnage, qui était peint jusqu'aux oreilles inclusivement. Les Sœurs de St Vicent de Paule ont 7000 élèves dans leurs écoles du Caire. Lacau pas partisan de l'instruction pour les Fellahis : ils quitteraient aussitôt la terre, et ça serait la mort de l'Egypte. Voudrait seulement la création d'une élite. Mais difficile : les plus cultivés, grands parleurs, mais pas gd chose derrière. L'Egypte aux Egyptiens, c'est la retombée dans le pire désordre. Ils ne sont pas mûres pr se gouverner.