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36 Continuation du 20 mars.
Nous sommes arrivés à Assiout à 11h environ, et parmi les lettres que ns y recevons, il y en a une d'Andrée qui n'avait pas encore reçu la nôtre de Paris. Morgan nous accuse la réception de 71.500 et qques. - J'ai avalé un œuf entier - méthode Sabh - pour tâcher d'avaler mon arête , mais cela n'a pas eu d'effet. Harry et les girls vont faire une petite promenade à ânes, pendant que le bateau fait son plein de charbon. Après quoi, nous traverserons le barrage. Les calèches sont là sur la berge attendant le voyageur, avec la provende verte pour les chevaux, devant le siège, sous les pieds du cocher. Quand on voit le rassemblement qui s'opère dès qu'un bateau de touristes vient s'amarrer au rivage, on se rend compte de ce que le tourisme représente désormais pour la vie économique de ce pays. Le malheur est qu'il ait transformé une partie de la population en quémandeurs qui ne vous laissent pas une minute de paix pour jouir des spectacles que vous traversez et qui sont une honte pour ce peuple d'allures si nobles et de vêtements si somptueux jusque dans leurs haillons. Puis, toute cette enfance qu'on habitue à tendre la main. - Du moins le soleil a t-il recommencé à briller un peu : il y a des bandes de bleu dans le ciel, mais nous ne verrons pas les tombes d'Assiout. On ne saurait tout voir et nous sommes un peu sursaturés. Ce qui ne lasse jamais, c'est le spectacle de la vie égyptienne le long du Nil, touts ces panathénées vivantes qui se déroulent le long du fleuve, hommes, femmes, enfants, animaux. C'est une frise toujours émouvantes,