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26 Continuation du 17 mars

Des enfants sont en train de cueillir les boules vertes défleuries qui contiennent les graines et d'où l'on extraira l'opium. Puis ce sont les champs de blé déjà hauts et d'un vert si puissant, avec leurs épis aux barbes longues. et les villages debout sous les palmiers, et le canal à sec que l'on traverse, où des troupeaux de brebis, des vaches, des vaches buffles paissent où se reposent sous la garde des femmes ou des fillettes. Mais au lieu de continuer, comme l'autre fois dans la direction des colosses toujours assis là-bas, avec leurs bras sectionnés, au-dessus des cultures, nous tournons à droite le long d'un canaux, laissons à notre gauche les temps et bientôt nous engageons dans les pierres mortes et les sables, toujours vivants du désert. On commence très vite à monter, dans la poussière, sur une route assez carossable que marque de chaque côté une série de cailloux blancs. D'ailleurs, c'est la blancheur qui domine dans ce paysage de la mort, une blancheur parfois crue qui vous bride les yeux même à travers vos lunettes fumées. C'est vraiment un monde mort, en même temps qu'une cité de la mort, ce désert montagneux dans lequel nous pénétrons au trot de nos deux chevaux. Toute une caravane nous a déjà précédé. La route sinue : des anglais ou des allemands à âne parfois nous dépassent, parfois sont laissés en arrière. Saleh sur son petit âne gris surveille la marche en coupant par des sentiers parmi les pierres. Tout le paysage est de la montagne croulantes, de la montagne en ruine, qui s'effrite, se désagrège, avec d'énormes