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21 J'aime jusqu'à la légende des Mille et Une Nuits que les Arabes ont localisée sur tes bords. En Europe, notre pensée refera souvent le pèlerinage que nous venons d'accomplir et qui prend fin avec toi. Nous avons viré de bord et contourné l'ile d'Eléphantine où le vent balance les palmeraies touffues. C'est l'heure où les femmes du village se rendent au fleuve, avec leurs buires au col aminci et au fond large, qu'elles portent si noblement sur le front, posées sur un coussinet fait de quelques haillon. Elles sont si belles de pose, et leur allure à quelque chose de si mystérieux. En accomplissant cette besogne domestique, on dirait qu'elles s'acquittent d'un rite sacré. Sur la Montagne d'or ruisselant que couronne la goubba blanche de je ne sais quel Scheikk, avec sa fenêtre à plein cintre ouverte sur l'azur, et au pied de laquelle d'autres goubbas dorment près du fleuve, des hommes vêtus de blanc sont au travail, accrochés à la pente : ils déblaient le sable rose, pour tâcher de découvrir d'autres tombes ou des passages souterrains aux tombes dont une ligne barre la montagne à mi-pente. Nous aurons ainsi vu une équipe d'excavateurs au travail, avant de quitter cette terre bouleversée par les excavations, ce cimetière immense au sol partout retourné pour lui arracher ses mots. Le vent du septentrion souffle avec une certaine violence dès que ns débarquons dans le fleuve libre, dont