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L'homme me dit d'aller vers la Saudraye, jusqu'à ce que ns ayons atteint la voie de chemin de fer électrique. Là, il faudra que ns descendions de voiture, et que ns prenions les " bas-chemins" . Ns passons devant le manior du Roz (pron. Ro) de Concoret. Etang, pins, vieille maison. Vaste espace devant, reste de qque ancien parc. A la fontaine de Barenton, sur la hauteur, devant un merveilleux cercle d'horizon en amphithéâtre. Nous y sommes arrivés par un chemin défoncé, une large voie d'abandon, ds la pinière triste, ou à travers la lande nue hérissée de schiste : la boue pourpre : les pins maigres et rares ds la solitude sauvage, mais déjà dévastée : la mine a fait couper les pins ; les charrois ont défoncé la route. Le domestique boiteux de la ferme de Rozenec ns. sert de guide : il est d'Ille et Vilaine. Il me dit que lorsqu'on entend siffler la fontaine, lorsqu'on l'entend surronder, c'est signe qu'il va faire frais, qu'il va pleuvoir. Il est de St Méen et parle avec dédain de ce pays du Morbihan (car ns. y sommes)auquel in ne reconnaît qu'une qualité, celle d'être rapproché de l'Ille et Vilaine. - Le silence infini de la solitude, un background of silence, comme dit expressivement le Dr Gostling, le " font de silence " sur lequel se détache et que brode, en qque sorte le cri-cri des mauvis ( c'est ainsi que les appelle notre guide, en les définissant des oiseaux noirs, semblables à des merles, mais plus petits. - J'écris ceci, assis sur un poteau de mine écorcé : tous les alentours de la fontaine en sont jonchés, comme le chemin " empierré " de copeaux d'écorce en menus débris que je prenais