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65 qui restaient avec des herbes cueillies à même le sol. Les herbes avaient été nécessairement contaminées par des déjections de cholériques. On en expédia au poste de Chu, où Philippe se trouvait avec un détachement de quelques 250 hommes. Le Chu était situé dans les rizières boueuses, sur le bord de la rivière qui va se perdre vers Langson, enveloppé de bois de bambous, de palmiers, de cajous femelles, d'aréquiers et de bananiers. Le village [illisible], avec sa palissade de bambous, était à environ 2 kilomètres. Le premier pincé par le choléra fut naturellement le cuisinier. Et tout de suite l'épidémie se propagea avec une rapidité foudroyante. On était plutôt mal installé. Il y avait quelques baraquements en bois comme infirmerie. Par ailleurs on couchait sur la terre, sous des tentes. Et c'était en Août, dans la saison des chaleurs accablantes en même temps que des pluies torrentielles. On était trempé et l'air manquait. Tout le pays était enveloppé d'une buée chaude, épaisse comme une ouate. - Les malades étaient tout de suite saisis de crampes violentes et se desséchaient en un clin d’œil comme des momies [plus d'eau dans le camp, alors qu'il y en avait tant dans le sol et dans l'atmosphère autour d'eux]. On couchait les malades dans les