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18 du plus bienfaisant des dieux. Maintenant, le mystère est accompli : le disque merveilleux a commencé son ascension victorieuse. Sa lumière ruisselle doucement, en attendant de tout embrasser. Vers l'Est, le visage, tout à l'heure sourcilleux, de Haute-Forêt s'éclaircit, se colore, commence à revétir ces adorables teintes bleues qui font de ces hautes croupes lointaines une sorte de mer immobile profonde et silencieuse, suspendue aux confins du ciel. A la première borne kilométrique, sur la route de Paimpont aux Forges, s'ouvre à gauche la première ligne de forêt, celle-là même que nous avons suivie hier, pour revenir des Forges. J'y suis entré pour écouter le premier éveil de la forêt sous la première caresse de la lumière ressuscitée. Une double file de jeunes pins bordent l'avenue, séparés à peine l'un de l'autre par un intervalle de deux mètres, et qui font ainsi une espèce de double rangée de candélabres verts, de chandeliers à sept branches, disposés en file, interminables, comme pour mener vers le Saint des Saints. Au moment où je la parcours, cette avenue, les feuillages des pins, vert et or, ceux des chênes, aux feuilles empourprées, ceux des châtaigniers comme pavoisés de banderoles, tous ont reçu la communion