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amie. Dans un navire, même seul, il reste une perspective, une possibilité de rentrer parmi les hommes. L'espoir n'abandonne jamais le vaisseau tant qu'il peut flotter. Mais Rona est oubliée, inconnue, pour jamais fixée de façon immuable dans le morne vaste océan."
De Kenneth Mac Cagie et sa famille, les seuls occupants de l'île, Macculloch dit : "Le tenant est, à proprement parler, un paysan, attendu qu'il cultive la ferme au compte de son employeur. Il y a eu, semble-t-il, six ou sept acres de cultivés cette année, en orge, en avoine, en patates... Il n'y a pas de tourbe dans l'île, mais elle est assez bien remplacée par les mottes de gazon. Pour l'eau, ils sont obligés de recourir aux mares qui, dans les rochers, sont formées par les pluies : ressource précaire ailleurs, mais ici "il pleut chaque jour". Nous fûmes amusés par un trait d'imprévoyance, tout à fait caractéristique d'un Écossais, d'un Highlander.
L'huile de morue noire (coal-fish) servait à la lumière et une motte allumée (kindling turf) gardait le feu pendant la nuit. Mais si le feu venait à s'éteindre, si cette lumière s'en allait, on n'avait rien sous la main pour le rallumer, et on ne le pouvait faire jusqu'à ce que le bateau de Lewis fût de retour. Mac Cagie haussait les épaules si on lui parlait de se procurer un briquet et une pierre à feu : n'avait-il pas vécu sept ans sans en avoir ?