2:16:182

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

train. On leur jette des pierres quand la locomotive manœuvre. Enfin j'arrive à charger le véhicule, l'arrimer, et on procède à l'accrochage du wagon. Nous partons à 16h. Mais à Bala on a décroché paraît-il un wagon perte de 3/4 d'h environ - il est 18h

Les jeunes de la gare m'ont dit tout à l'heure que ts les vieux de Tamba étaient en prison. Il étaient les membres des coopératives qui avaient le plan de responsabilité et l'on découvrit qu'ils s'attribuaient un peu trop les récoltes de la société. "C'est comme ça les Africains !" en guise de moralité. Autrement dit on ne peut leur faire confiance et ils volent ; ils n'ont pas la maturité politique l'esprit civique qui est nécessaire en pareilles circonstances. Je m'ennuie : nostalgie de ce chemin de fer prenant le mazout et qui n'est pas encore parti depuis 1h de Bala pour décrocher un wagon et en raccrocher un autre. Quand je m'ennuie c'est toujours à mon carnet que je confie mes pensées bonnes ou mauvaises. J'ai hâte de filer vers Tombouctou et Gao. Mais que sera la route directe Kayes Bamako?

Au Kidira 10h. Longuement discuté avec le policier de service. Grand gaillard qui aiment les Français l'alcool et les femmes, qui a paraît-il appartenu au 2e bureau et est pour les méthodes fortes : le couteau pour les voleurs et les paresseux - il y a trop de voleurs partout. Puis après que je lui ai donné un petit verre de cognac (il voulait absolument me chiper quelque chose) il est allé dormir. Mais c'est le jeune douanier qui d'abord discrètement m'a dit bonsoir puis s'est ouvert en une longue conversation : ses problèmes familiaux il envoie 15 à 20.000 fr à ses parents tous les mois, ces problèmes financiers, à Dakar il claquait tout son fric en costumes et en femmes