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— Je veux l'égalité des droits pour mes enfants comme pour vous.
Notez que ce père, non seulement n'avait jamais fait la moindre différence, mais que ce frère et cette sœur, il les avait couvés plus que ses enfants propres et au détriment de ceux-ci
Le fils, alors, entra dans une colère violente :
— Oui, s'écria t-il, ils ont le double de nos droits, le double !
Que répondre à cette logique ?
Puis se tournant vers le petit, le poing tendu, la face haineuse, la menace crispant sa bouche.
— Oui, tu as le double de mes droits, mais nom de D. ne vient jamais me le répéter, entends-tu !
Or le petit n'avait même pas ouvert la bouche et, le fameux « double des droits », il n'y avait eu à en parler que celui-là même qui prétendait opprimer probablement au nom de ce même « double des droits ». La sœur là-dessus de faire chorus avec le grand contre le petit et contre le père. On eût dit que, sur elle aussi, une longue tyrannie avait pesé, alors que, si elle a de la vie la conception toute aristocratique qu'elle en a, c'est que précisément le père lui a toujours permis de vivre à sa guise, à son plaisir et à son loisir, ne faisant que ce qui lui plaît, ne prenant conseil que d'elle même, subordonnant tout à elle, jamais aux nécessités communes, vivant enfin comme si la famille n'avait été organisée que