4:46:3770

De Transcrire
Révision datée du 11 mars 2019 à 13:48 par Transfuge (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

34e

bonbons, d'images de piété, et de cartes postales qu'elles coloriaient. Soudain l'aînée vient à mourir et Berthe la plus jeune (une jeunesse de cinquante ans) reste seule. Victor Barré vient de temps en temps acheter quelque chose. Il se montre poli, déférent, plein de sympathie compatissante pour le deuil de la survivante.

— Eh bien ? Mademoiselle, commencez- vous à vaincre un peu votre douleur.

— Hélas ? Monsieur Barré, je trouve la vie bien triste. Seule, voyez-vous ! ...

— A qui le dites-vous. Qui est plus seul que moi.

On s'en tient quelque temps à ces plaintes en commun, puis un jour Victor entre avec un bouquet de fleurs :

— Où portez-vous ces fleurs ?

— Sur la tombe de ma pauvre compagne. Et la demoiselle Seron de s'apitoyer sur cette fidélité posthume. Victor va sortir, tout à coup il se ravise :

— mademoiselle, de grâce ! permettez-moi aussi d'en déposer qques-unes sur la tombe de votre sœur.

Et voilà la veille fille émue aux larmes. A quelques jours de là, Victor voit un bouquet sur la tombe de sa femme. Qui l'y a mis ? Il a un soupçon, va voir à la tombe