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avec l'acte de décès qu'il a dressé. Et le commissaire alors fait prévenir soit par le syndic, soit par le gendarme de marine.– Quand un navire est perdu l'armateur attend longtemps avant de prévenir. Et lorsqu'il n'y a plus moyen de cacher le malheur, il charge les curés d'avertir les familles. Le curé se rend dans les maisons. Ce qu'il y a de sûr, c'est que les pêcheurs en général ne veulent pas adhérer à la société d'assurance mutuelle dont le commissaire de marine avait pris l'initiative à Paimpol. Ils sont rebelles à toute idée de prévoyance. Un jour un père, qui était à bord d'un navire, a vu son fils se perdre en Islande, sur un autre navire voisin (Ce navire perdu c'était la Caroline, perdre corps et biens, il y a 4 ans).
La première pêche se fait dans une baie à part, celle des trois rochers, tout à fait à toucher la terre, dans des parages absolument inhabités. Le poisson y foisonne, mais c'est aussi l'endroit le plus dangereux et ou les coups de temps sont le plus terribles. C'est là que se perdit la Caroline.
Les capitaines et les armateurs font une réunion pour décider le départ. Ils votent entre eux. Leur délibération est soumise au ministre et à la société d'assurances.– Tous les ans, le nombre de goëlettes va diminuant. La pêche est en déclin, à cause de la vente qui ne se fait plus. Il y a beaucoup d'armateurs qui vendent leurs navires pour le cabotage. Ainsi l'an dernier on en a vendu 4 pour Lannion.