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Pêcheurs d'Islande. Renseignements pris auprès de Laur Mainguy, de son fils Guillaume et de Louis Ollivier, ainsi que de Mie Yvon Mag, la femme de Laur. Laur a quitté les pêches d'Islande en 1884, et il a fait dix-huit campagnes consécutives. Le Bolc'h, lui, un de Port-Blanc encore, avait fait 21 campagnes, lui. Sa dernière campagne, Laur l'a faite sur la Marie, à M. [Quézennec?], de Tréguier. Il me parle d'abord de l'unique fête de navires islandais sur les lieux de pêche.

A partir du jour où on quitte le port, on a du travail tous les jours, pour gréer les lignes et les hamecons. Le matin, au quart du matin, on disait les prières en route. Tout le monde demandait a Pelec'h e man ar Person ? Ce recteur, c'était Laur. Tout le monde se rangeait à l'arrière sur le pont, on sonnait la cloche, située sur le guindeau d'avant, et Laur officiait. Celui qui n'était pas à sa place avant que la cloche avait fini de tinter était privé de son boujaron. Laur disait la prière soit en latin, soit en breton, une courte prière, suivie d'un cantique dont tout le monde reprenait en chœur le refrain. Le cantique était en français : c'était la cantique local de "Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Ou bien on chantait encore "Ni ho salud Stereden Vor". Après les prières, on fait l'appel. Au quart du soir, on disait encore les mêmes prières. Tout cela, tant qu'on était en route.

La route était toujours à l'ouest de l'Islande dont on voyait généralement les feux la nuit. On mettait environ entre 10 et 14 jours