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1553 fut par vénérable et discret messire Lancelot Ruffier, vicaire curé et chanoine, baptisé un sauvage des parties de la Terre Neuve, lequel fut nommé Jehan. Ce baptême est, paraît-il, étranger à Cartier, mais il démontre la continuité des voyages au Canada, après Cartier et avant Troïlus de Mesgouez, marquis de la Roche. Depuis que J. Cartier avait découvert ce pays, ses compatriotes ne cessèrent d'y aller, soit pour pêcher en ces parages riches en morue, soit pour faire le trafic des pelleteries, soit même pour rechercher des mines. Ils continuent de leur initiative privée à transporter des sauvages à Saint-Malo. Ils les y nourissent « en toute douceur et amitié », puis les ramènent en leur pays « pour d'aultant plus faciliter leur trafic.
La veuve Perrine Gandon avait été calomnieusement accusée « que en sa maison y avoit de la chair rotie le samedy (30 mai 1556) jour vigile, l'un des jeûnes des quatre temps de la Pentecôte. Cartier vient attester qu'il la connait depuis dix ans et plus et qu'elle est femme de bien, chrétienne et catholique.
On le charge, le vendredi 17 juillet 1556, d'établir une échelle de la valeur du blé et du prix du pain. « En voyant Jacques Cartier au milieu de ces détails de pesées et de cuissons, vraiment on ne se lasse pas d'admirer combien la découverte d'un continent dérange peu, aux XVIe siècle, les conditions normales de leur vie. (Il n'en est pas ainsi aujourdhui. V. Colonel Marchand) Le plus singulier ce n'est pas de voir les compatriotes utiliser les connaissances spéciales de leur grand homme ds les usages les plus vulgaires. C'est la simplicité de Jacques Cartier qui a tout le cachet d'un autre âge. Son grand rôle de découvreur ne lui avait ni acquis l'importance qui soustrait aux occupations banales, ni donné l'idée de s'y refuser » (J. des L.)