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un moment pour la pêche qu'il sont les seuls à pratiquer encore avec des moyens aussi primitifs. A Olafsvik, Lebeau fit rencontre d'un marin de [blanc] qui avait eu la clavicule démise et que son capitaine avait gardé trois semaines à bord. Quand ce marin fit voir sa blessure au capitaine, celui-ci lui dit :
— Oh ! C'est tout simplement le [boulon?] de ton épaule qui est dérangé. Un médecin aura vite fait de te remettre ça. Mais qu'est-ce que tu veux, moi, je ne suis pas médecin.
ll fallut que le marin attendit à bord que le capitaine pût le remettre à un croiseur. Le marin trouvait d'ailleurs cela tout naturel. Quand des équipages font naufrage sur ces côtes, c'est effrayant les distances qu'il faut leur faire franchir pour les amener à Reikiavik, des huit, des dix jours de poneys à travers l'immense désert de glace, de pierre ou de lave. Et on devine combien c'est coûteux, quand ils sont 20 ou 24, comme c'est généralement le cas.
A l'hôtel, à Reikiavik, Lebeau avait fait connaissance d'un infirmier de l'hôpital français, qui avait été envoyé là de Brest et qui était un Bigouden, originaire de Plogastel-St Germain. Un type, cet infirmier. Il accompagna Lebeau sur le steamer du départ et fut sur le point d'y rester. Il n'y avait plus qu'une barque le long du bord : il y sauta et s'apprêtait