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à peine, une béquille garnie de haillons dans sa main droite, sur laquelle elle s'appuie en se traînant et en priant. Deux autres la suivent, se dandinant comme elle sur leurs genoux d'un mouvement de barrique qui roule.
Au dehors retentissent les appels des mendiants, leur jérémiade longue, plaintive, et dont la forme, l'accent varie avec chaque gueux, chacun exprimant sa personnalité dans son cri. D'aucuns ont la lamentation impérieuse et dure ; d'autres geignent sur un ton infiniment triste.
Avant d'aller à l'église, je suis allé avec Cloarec visiter la grande maison ancienne tenue par Kervoirzou et où il y a auberge. Ce sont plusieurs corps de logis dont l'un, celui qui est contigu au cimetière et qui y a ses fenêtres est du XVIe siècle ou du XVe, dont l'autre, renaissance, porte la date de 1761. La femme nous fait visiter la maison fort aimablement. Du reste, ils sont gentils et avenants en ce pays, malgré leur réputation de sauvagerie. Nous montons par l'escalier de pierre tournant construit dans la tourelle. La femme nous dit que la maison s'appelle tyan Duker Anna, et qu'elle fut construite pour héberger les pèlerins qui venaient au pardon. Du reste, aujourd'hui encore, elle sert à cela. Tout en haut, dans un des greniers, nous voyons de la paille étalée sur le parquet, avec un drap de ci de là : des pèlerins y ont passé la nuit. Ils paient 1 sou par personne. Il souffle grand vent dans ces vastes pièces, le vent entre par le toit et par les vastes cheminées, toutes monumentales. En bas, dans une pièce plus sombre, sont deux grandes arches à blé, comme il y en avait autrefois dans chaque maison. Sur l'une d'elles, est une inscription bretonne :