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69 Le vendredi 29 août 1494, Charles VIII, après avoir entenu la messe embrassa encore une fois Anne de Bretagne, puis montant à cheval se dirigea vers l'Italie. Mortel déplaisir de la reine. L'Italie, pays classique du poignard et du poison. Aumône et prières, surtout dans les églises de Bretagne. Gloire et vicissitudes de la campagne. Puis, le dauphin, de santé chancelante. le 6 déc. 1495 mort du dauphin, au commencement de sa 4e année. Dans les mois qui suivirent, un enfant chaque année : 1° un fils, Charles (8 sept. 1496) 2° François, en 1497, mort peu de jours après 3° en 1498, une fille appelée comme sa mère Anne, qui ne vécut pas. Elle prenait pourtant toutes sortes de précautions pour assurer la vie de ses frêles créatures, appelait de son pays des nourrices : en superstitieuse bretonne elle avait un coffret d'amulettes d'où elle tirait pour les donner à la nourrice : un chapelet de cassidoine et [jaspe?], un écu de Guienne, enveloppé dans du papier, un morceau de cire noire, renfermé dans une bourse de drap d'or, six langues de serpent, grandes, moyennes, petites... Rien n'y faisait. On disait que ces naissances funestes résultaient de l'illégalité du mariage de Charles VIII avec la Reine Anne « Toutes ces dames, dit Commines (Anne de B. et Marguerite d'Autriche) ont eu quelque malheur en leurs enfants ». La tombe de ces enfants à vie si courte se voit encore dans la cathédrale de Tours, faite par Jean Just.