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Morlaix, le 27 juillet 1902. Je viens de parcourir la ville en compagnie de Vincent Coat que je suis allé chercher chez lui, rue Villeneuve, 40, au deuxième étage dans une chambre proprette ma foi : sa femme était au lit (elle ne sait pas le français). Il l'appelle ma Jeanne. Sa chatte est couchée sur un coussin dans le foyer. Vincent vers qui me conduit un gamin que j'ai cueilli balayant la rue est en train de boire une énorme écuellée, une terrine plutôt de café noir. Su la commode derrière lui sont des cahiers qu'il m'ouvre tout de suite et qui sont pleins, l'un de poésies françaises, l'autre de sonnets bretons, assez curieux ces derniers. Il va à une armoire, en ouvre les battants, et je vois une bibliothèque admirablement propre et rangée, de livres de prix pour la plupart avec tranches à [illisible] violentes, puis des volumes de Marmier et une chanson de Roland (édition Flammarion à 60 c.) Vincent veut même m'offrir un Coran que je refuse. Il me présente à sa femme : « Heman [e?] an den zo arriet ganthan ar malheur braz. [Teuz?] ket ar [sonch?] ? » Puis nous commençons à causer et nous sortons ensemble. Sa femme lui recommande de ne pas être trop longtemps à cause de la soupe. Mais, dit- il, il n'y a plus que les choux à mettre. Et nous voilà en route. Nous visitons les anciennes salles de théâtre.

1° Celle de la rue des [Fontaines?], là où est maintenant [illisible] chevalier, une rue [illisible] cotée avec ruisseau au milieu. On l'appelait la salle Guillerm, du nom de la propriétaire. On y jouait vers 55. La salle pouvait contenir dans les 2 à 300 Vincent y a vu jouer Sainte Geneviève de Brabant, Le Cid, Esther et Mardochée. C'était [Pol Coat?] qui était le directeur de la troupe. - La 2de salle