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saint Jean eut fait le tour du bûcher avec la procession, il franchit l'échalier de la fontaine, alla à la source et y trempa le doigt, sans doute pour communiquer à l'eau, pour l'année, la vertu de la relique, ou faire, en quelque sorte, du dour ar bis, comme dans l'église.
Propos de paysan entendu à Saint-Jean, autour du tantad, comme on tirait des fusées :
— Homan c'heï beteg ar Baradoz
— Ya, répondit un autre, ma vé Saint Pêr en humor-vad.
Revenus de Morlaix à Kereilina vers les 6h1/4. Après dîner, nous allons par de délicieux chemins sous bois jusqu'au bas de la rivière, là où est l'auberge Le Goff, en face de l'embarcadère où est le bac de Locquénolé. La maison que Cornic fit construire pour servir d'école de mousses est là, avec son air de semi forteresse, semi maison de plaisance. On y loue à présent des chambres à des baigneuses. Le bain, qui est soutenu par des piliers de pierre, comme un intérieur d'église, ou comme un magasin de flibuste, va servir dans l'après-midi de demain à un bal où les jeunesses de Ploujean danseront en l'honneur de saint Jean leur patron. La maison et son jardin, où la mer pénètre, par une vanne, appartient aujourd'hui à M. de [Nanteuil?]. Le lieu s'appelle Cornic, mais les paysans le désignent sous le nom significatif de ar c'hlik, probablement à cause des petites parties fines qu'y viennent