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Délibérations Hotel de Ville 1854

1r Mars - "La commission chargées de s'occuper du T. St Jean et ses abords fait par l'un de ses membres le rapport suivant :

Messieurs, La Commission que vous avez nommée pour s'occuper du T. St Jean doit vous faire connaître ce qui a retardé son rapport et dans quel état se trouve aujourd'hui la question dont vous l'avez chargé. Veuillez vous reporter à une époque déjà bien éloignée de nous en 1832, il y a bientôt vingt deux ans, lorsqu'on voulut percer la Rue du Pont-neuf le temple St Jean se présente comme un obstacle, mais l'administration municipal d'abord, plus soucieuse des intérêts du présent, que des souvenirs d'un passé du reste bien incertain, passa outre et ordonna sa démolition. Le Ministre ne voulut point approuver une décision qui blessait les affections des savants, et tout en soumettant l'affaire au conseil des bâtiments civils, il lui manifesta le désir de conserver le précieux monument. C'en fut assez pour que le Conseil renvoyant les pièces à Poitiers, afin que l'administration municipale modifient ses plans de manières à créer autour du temple une place qui, tout en les conservant, à la circulation une voie large et facile. L'administration Municipale ne crut point devoir adopter cette modification qui du reste grévait la ville d'une dépense assez forte, (17.000fr) elle renvoya donc les pièces au Ministère par l’intermédiaire de la Préfecture. Le Ministre offrit alors à la ville une somme de six mille francs, pris sur les cinq millions affectés aux travaux des Communes, mais cette offre fut de nouveau rejetée, et le Conseil Municipal maintint sa première détermination. Cependant ses efforts furent inutils, il fallut fléchir et en attendant que la place put être faite, force fut de passer à coté du temple en faisant les circuis incommode que vous connaissez. Assurément, Messieurs, nous ne pouvons qu'approuver la conduite de nos devanciers, en défendant ainsi les intérêts de la ville, ils montrèrent notre louable persistance qui est d'autant plus remarquable que malheureusement elle n'est pas toujours dans les habitudes des assemblées délibérantes. [...] là, la chétive construction, contre laquelle venaient se briser leurs efforts n'avait point été signalée comme une œuvre respectable, enclavé dans des jardins et n'ayant d'issue que sur une impasse. Le temple St Jean restait à peu près complétement ignoré. Il appartenait du reste à la fabrique de St Pierre qui avait consenti sans peine à le vendre à la ville pour la somme de 1600fr, on l'eût démoli alors, qu'assurément personnes ne fut venu pleurer sur ses ruines. Aujourd'hui, Messieurs, c'est toute autre chose. Les mondes savant s'en est emparé depuis longues années, vous n'avez point oublié sans doute cette inscription mémorable qui figurait sur la porte du temple et par laquelle ils nous apprirent qu'ils en auraient pris possession ; Que servirait d'essayer de le leur disputer. Sans aucun doute le zèle de ces messieurs s'est bien un peu refroidi et vous avez vu par la pétition que les Antiquaires de notre ville vous a présentée, i y a quelques jours, qu'ils semblent renoncer à la possession. Cependant la Commission des Monuments historiques de France y fait chaque jour de nouveaux travaux qui montrent une intention bien arrêtée non seulement de conserver le temples, mais de le rajeunir. Avant de vous présenter quelque projet, votre commission a donc en a s'enquérir sérieusement du but qu'on se propose d'atteindre et à cet effet elle s'est mise en rapport avec M. l'inspecteur de Monument historiques de notre Département.