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81 8 septembre 1905 — Jour de pardon de Port- Blanc qui se célèbrera sans procession, paraît-il, à cause de la mort de Mme de [Lorquil?] survenue hier. — Hier également, appris la mort de ce pauvre Anatole Meltier à qui je dois mon prénom et qui fut le fils de ma marraine. Encore une des figures de mon passé qui s'évanouit dans le néant universel. — Je passe la soirée à causer avec Le Beau, retour de Paimpol. — Il revient sur son voyage d'Islande, me donne des détails intéressants.
Parti de Leith, en Ecosse, sur un steamer qui fait le service de toute l'île, pénatrant dans les principaux fiords, il a mis trois jours à faire la traversée. Il y avait avec lui à bord, deux Allemands, des marchands de l'île, et des étudiants islandais rentrant de Copenhague où ils faisaient leurs études à l'Université. Le capitaine du steamer, excellent homme avec qui Lebeau a beaucoup causé. En allant ils ont traversé les Feroë, passant dans un canal, entre deux îles, qui lui a permis de voir ces grandes tables de pierre, couronnées de gazon, assez semblables à notre Ouessant. ils ont abordé à l'Est de l'Islande, à Eskifiord, puis sont allés à Seydisfiord, etc....
Dans tous ces fiords, le steamer s'arrêtait à quelque distance de la côte, car les côtes de l'île ne [tombent?] point en eau profonde partout, et il faut aborder la côte dans des canots : quelquefois même même les canots ne peuvent arriver jusqu'au bord et dans ce cas, des hommes en cirés entrent dans l'eau froide et vous portent sur leur dos