4:47:3880

De Transcrire
Sauter à la navigation Sauter à la recherche

Il y avait en elles quelque chose de mystérieux et d'attirant, d'étrangement, d'énigmatiquement voluptueux aussi. A me rappeler ces deux figures, et du reste toute cette journée où, pour la première fois, j'ai vraiment senti l'aspect profond du paysage et de l'âme Bigoudenn.

1899 _______________________________________

25 mai. - Aujourdhui jeudi, je suis allé à bicyclette à Concarneau, avec Dupouy. Visité sur la route, à l'aller, le vieux manoir exigu de Kerhuel où le coq prend des vacances. A côté est le lieu de [Kerarzul]. On s'y rend par le chemin de St Evarzec. A l'embranchement de ce chemin et de la grand route de Concarneau est un bouquet d'arbres isolé occupant le centre du placitre, et qu'on appelle l'arbre des Chapons. Cette désignation m'avait intrigué. J'ai demandé le nom breton à la femme qui tient l'auberge : Gwezen ar C'haboned m'a t-elle répondu et j'ai compris alors l'étrange traduction française (Cabon : mauvais sujet). C'était sans doute un lieu où les gars s'embusquainet pour arrêter les voyageurs. Les arbres formaient une bonne embuscade.