4:47:3876
78 matelots de passage ici viennent là faire leur provision d'eau fraîche et remplir leur barillet. Il pleut moins : le vent s'est levé, mais le ciel garde son uniforme teinte d'épouse salie. Les fileuses de nuages n'ont pas ces jours-ci les doigts propres. Un autre moulin en mer apparaît en face de moi sur l'autre rive. Son étant doit être formé par le sruisseau qui traverse l'étang de Poull-dôn, que longe la voie ferrée. A ma droite est une colline, plantée de pins. Un sentier y monte du halage. Je le prends et me voici sous les arbres presque adultes. Elle a du mystère, cette allée. J'aime les pins : D'abord, ils ont une âme harmonieuse et qui sait des chants très doux, très tristes. Ils conseillent le détachement. Leur verdure étrenelle a bien qque chose de funéraire, comme tout ce qui ne se fane jamais, mais ele n'a pas les attitudes des sombres et [veuves?] des cyprès, nin on plus les monstrueuses contorsions douloureuses et figées des grands ifs. Elle parte de paix, de pardon, d'oubli, de srnité Les voix burissantes et breceuses, d'harmonie si large, si lointaine, telle qu'une mer entendue de loin en sourdine, enorment doucement la pensée, font atire le cri intérieur, habituent au grand silence définitif. J'aime les pins !