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168 de sarapes de couleur sombre. Certains s'en vont temporairement "vers le Nord" (EEW). Tous ont été cristeros et Sn José a été brûlé par représailles. Des [troupes ?] y ont été installés pour surveiller le pueblo, jusqu'à ce que Cardenas ait fait le geste de venir leur rendre une visite amicale. Depuis lors C. est admiré et aimé (notamment du curé comme de tous les curés de la région). Je cause avec plusieurs commerçants ex cristeros (aujourd'hui hommes de 50 ans), l'un me raconte la prise de Colima, qu'il a dirigé avec plusieurs milliers de cavaliers.

24. Excursion à cheval de 25 kms à l "ojo de agua" (ancien moulin en ruines) à travers pacages montagneux divisés par des murettes de pierres sèches. Bouqueteaux de pins (qqf avec cultures dessous), qqs chênes. Vaches laitières "holandesas". Bcp moins de cavaliers depuis la route, qui date seulement de quelques années. D'autres pueblos de la région, hors de la route, semblent conserver les caractères anciens : Manzanilla divisée entre plusieurs familles, où les meurtres et vendettas se poursuivent. Mazamitla, sur la route, 2 partis : blancs et indiens, ceux-ci surtout vers les quartiers extérieurs (nous y passons à la tombée de la nuit : puestos de Comida éclairés par des troches de bois résineux). Le curé (Gonzalez parrain de Luis) règle pratiquement tout dans le village : habite au coin de la place, matin et soir sur le pas de sa porte où on vient le consulter sur tout (questions de terres...etc. il a obtenu des terres vers le lac de Chapala pour certains). Le code pénal n'a aucune importance : tout est réglé par le juge suivant la coutume (juge de paix à Sn J. 1e instance à...) . Le juge demande à l'offensé la peine qu'il réclame pour le délinquant : ex. D. Luis demande et obtient l'exile du village pour qqn qui lui avait volé un bétail. reste, évident de la justice par soi-même. Ls Gzlz me parle de Cardenas (sa mère est née Cardenas, type créole, son père légèrement métissé). Il a passé plusieurs jours chez lui, avec un oncle, à Apatzingan ou C. a sa principale résidence, avec table ouverte : un curé, différentes personnes s'y succèdent pendant son séjour. C'est le type parfait du grand cacique bienveillant : rien d'important ne se fait sans lui. Les juges le consultent, et il prononce souvent peines d'exil (notamment pour tel parent à lui). Les curés et presque tous ses amis, tandis qu'il est plus discuté dans le haut clergé. Il traite très familièrement tout le monde, y compris les intellectuels de Mexico...etc. qui parfois le critiquent, et critiquent souvent son procédé de gouvernement personnel qu'il jugent suranné. Je lui dis que celui-ci en vaut d'autres et que sans doute bien adapté au pays (cf. Corse). Nous parlons aussi de l'influence exagérée d'Ortega y Gasset et des espagnols - philosophe - allemands dans l'histoire sociologique. Ici tout est à faire, mais en orientant bien (cf ma conférence du colegio de M.). L. G. a entendu parler de Prudencio Mendoza, général cristeros, ranchero, grand cacique de la région peu peuplée et montagneuse S.E. de Tamazula qui vient de mourir. Grand prestige, car très équitable et juste.