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238 Toujours est-il qu'actuellement et depuis des siècles, la surface de l'île est absolument dénudée et que, à part une demi douzaine d'arbres rachitiques dans quelques jardins, on y chercherait en vain non pas seulement un arbre, mais un arbuste vraiment digne de ce nom.
Peut-être pourrait-on explique ce déboisement complet par la présence des nombreux moutons qui rongent l'île, comme on a expliqué par l'envahissement des chèvres celui de Madère si boisée cependant à sa découverte que de là lui vient son nom (madeira, bois). Mais si l'on considère que même au continent, où cette cause de destruction n'existe pas, les arbres sont rares et atrophiés sur la côte, qu'ils sont brûlés, comme tondus et arrêtés dans leur développement jusqu'à une grande distance de la mer, on préférera, je crois, ne voir dans l'absence d'arbres à Ouessant que l'action ordinaire, poussée ici à l'excès, de l'air marin sur la grande végétation et des vents extraordinairement violents qui si souvent balaient ces tristes parages.
L'absence de bois entraîne forcément la difficulté de se procurer du combustible. Aussi seuls ceux qui en ont les moyens se voient-ils dans l'obligation de faire venir à grands frais du bois de chauffage du continent ; tandis que les autres en bien plus grand nombre se contentent de brûler des mottes de gazon desséché, les excréments de leurs vaches, réduits en lames minces et également desséchés, enfin les nombreux ajoncs cultivés à cet effet dans l'île et qui constituent le seul combustible convenable produit dans le pays.
Flore. - Étant donné la pauvreté du sol, il va sans dire qu'elle doit être réduite ; elle