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l'oasis d'Ammon ou Siwa, comme on l'appelle en Arabe, est au delà du Fayoum. C'est là que se trouvait le fameux oracle. Pausanias l'a visité quand il était déjà muet. L'oasis est devenue par [illisible?] un lieu de délégation politique et criminelle. Les géographes du moyen âge l'appelaient Santariah. Le 1er européen à la visiter fut Alexander Browne en 1792. 5500 habitants, très fanatiques. Des vendettas entre gens de l'est et de l'ouest de l'oasis. La capitale est Siwa, forteresse bâtie sur deux rochers. A 2 milles à l'est est le village d'[Aghozni? Aghurmi] où se trouvent les restes du fameux temple d'Ammon. Une inscription ds un second temple en ruines (Um Béva = la mère blanche) appelle Ammon "Le seigneur des oracles, le grand Dieu habitant de l'oasis".

Il y a des bateaux de passage sur le Nil : nous venons d'en voir un qui transportait de l'autre côté une cargaison de boeufs. Juste à ce moment notre bateau gagne la rive gauche et nos lascars se précipitent à terre avec des pieux et d'énormes maillets de bois pour enfoncer les pieux dans la bordure d'un champ de trèfle à feuilles blanches, et y amarrer le bateau. D'énormes gouvernails peints en bleu aussi. Nous nous sommes arrêtés pour attendre un des hommes qu'on a débarqué au Caire pour avoir des aiguilles pour le gramophone. Un fellah la tête enveloppée dans un châle blanc, et vêtu d'une robe bleue, vient s'asseoir sur la rive près des marins et une longue conversation à haute voix s'engage : le fellah bavarde tout en roulant son chapelet entre des doigts. Un petit village sur la pointe avec les palmes se balançant ds le vent au-dessus des carrés de boue. Epaisseur de la rive noirâtre, tout entière faite des alluvions nourricières du Nil et qui donne un tel respect pour le fleuve sans qui tout ce paysage serait la désolation et la mort : des promontoires de pierre blanche retiennent de place en