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Mais il y a aussi des indiens venus d'autres villages, en particulier de Solola : leur chapeau à larges bords [croquis] de coupe haute évoque encore l'Andalousie, une autre région de l'Andalousie, mais on ne sait trop à quoi rattacher le large pantalon flottant, rayé et la petite jupe ou tablier court de tons plus ternes. Sur les marches de l'église, la façade bâtie comme un retable et passée à la chaux. les indiens entretiennent un grand feu et balancent des encensoirs tout autour, debout ou agenouillés sur les degrés. A l'intérieur de l'église, toute enfumée et sans chaises, des centaines de petits cierges brûlent sur le carrelage, évoquant sans doute les âmes des défunts. De l'autre côté de la place, sur les marches et le parvis d'une chapelle, d'autres indiens balancent des encensoirs. Le volador (à 2 indiens) qu'avait fait préparer M. Girard pour Stresser P. ne pourra pas avoir lieu car les "singes" (les indiens du volador portent ce déguisement) sont complètement saouls : Pour nous consoler le Président municipal nous mène à une curieuse cérémonie en dehors du bourg. Descente dans un ravin au bord du village, puis montée raide dans les sapins jusqu'au sommet d'une haute colline boisée. Dans une clairière se dresse une pierre représentant une grossière figure humaine à lèvres épaisses, les mains sur la bouche ; de chaque côté, des pierres plus petites forment un fer à cheval en demi-cercle ; certaines sont taillées en forme de croix. Le devant de l'idole est jonché de fleurs des morts, oranges, entre lesquelles brûlent