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c'est à dire les timides qui attendent la nuit tombée pour amener leurs bêtes, chevaux et vaches, faire le pèlerinage traditionnel par troupeaux, sans les tenir à l'attache. Ils ont peur, paraît-il, qu'on ne se moque d'eux, et c'est pourquoi ils choisissent l'heure obscure, durant la semaine patronale. Mais il y a peut-être une autre raison, et c'est qu'ils pratiquent le culte sans bourse délier, puisqu'ils n'ont pas affaire au clergé, qu'ils font leur affaire eux-mêmes. Leurs bêtes font le tour de l'église, dans le sens de la procession, avec une personne à la tête et une en queue : en finissant, comme en commençant, les gens s'agenouillent devant le porche vert, aux pieds de St Cornely. Détail à retenir : l'hôtesse, prise par son travail domestique, n'a jamais eu le loisir - ni non plus la curiosité - d'aller voir la bénédiction des bêtes, au temps où elle se pratiquait.
Le Rouzic est décidément le gd mécréant de Carnac. Le clergé le déteste et le craint. Il est le maudit. Ce soir, m'a dit M. Keller, il faisait, éloquemment, une conférence socialiste dans une auberge, à des paysans, en breton. En revenant du champ de foire, ce matin, ns