4:51:4474
20 Ils ne connaissent pas les parages qu'ils fréquentent et n'ont pas l'air de s'y intéresser. Je n'en ai pu obtenir pour ma part aucun renseignement précis. Les mélanges d'ombre et de soleil sur les collines de Sicile. Un aspect un peu pyrénéen des montagnes. Vers le sud une plus haute cime blanchissant de soleil pâle dans le ciel.
Encore une autre ville sur la rive italienne et qui est peut-être le vrai Reggio. Continent bouleversé, grands mornes épars avec des coulées vertes. Si Reggio, c'est une ville assez importante, à l'ouverture sur la mer d'une vallée profonde. Extraordinaires vols de mouettes, avec leurs ailes blanches terminées par des pointes noires, et se croisant dans tous les sens on pense à la phrase de Renan "... et qui prenant leurs vols tous ensemble, obscurcissent le ciel", avec cette différence qu'ici ils l'éclaircissent, y mettent des notes d'argent dans le soleil. Nous aurons mis à peu près deux heures à traverser le détroit. Des nappes de soleil en argent fluide étendues sur la mer, comme pour un festin de dieux marins. De grands nuages d'un blanc [cotonneux?] coiffent de chaque côté les promontoires. La mer d'un calme charmant avec les ondulations de notre sillage s'élargissant en volutes blanches, teintées de soleil. Il va évidemment faire chaud dans la journée.
La montagne blanche dont je parle ci-dessus est tout simplement l'Etna, coiffé, en effet, de neige blanche qui descend sur tous les flancs de la montagne jusqu'aux bois sombres, mais le sommet se perd dans les nuages et l'on ne voit pas les fumées du volcan sortir. Et déjà la Sicile s'en va, après cette rapide vision de son rivage idyllique et