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à la grève rocheuse en face de Tréboul. Il y a là un petit môle avec un escalier. Inutile de prendre le bateau qui, d'ailleurs, ne nous servirait à rien. On passe à pied sec : de grandes dalles de granit, placées en file, forment un de ces passages comme les pierres de gués. Nous touchons à la bastide qui précède l'île et qui est occupée par une sardinerie ; et maintenant, voici la maison Penanroz aux tons saumon, avec sa petite serre, avec sa charmille de vieux tilleuls, par-devant. Et c'est vraiment ici un lieu à habiter, une terre de plaisance qui n'évoque rien de triste. Nous longeons la maison : il est interdit d'entrer à l'intérieur de la propriété et de suivre l'espèce d'avenue qui mène à travers l'île vers le phare. Mais rien n'est plus exquis que le sentier de falaise que nous suivons et qui contourne l'île, fleuri par places de touffres de primevères, semé de gazon, touffu d'herbes, avec de grands vieux pins, de temps à autre, qui mirent leurs chevelures harmonieuses dans la mer et penchent leurs grands troncs rouges au-dessus des eaux. Par intervalles, une grande faille profonde où déjà l'on voit que la mer achève d'entailler l'île, d'y enfoncer son coin obstiné. Un muret tout à coup. Tant pis : nous le franchissons, et nous voici dans une espèce de petit chemin de ronde qui aboutit à une terrasse gazonnée, avec un parapet de piquets garnis de fil de fer. Au milieu de cette terrasse un vieux corps de garde d'autrefois ; frère de celui de Port-Blanc, avec la même maçonnerie cyclopéenne, le même toit en escalier, fait de dalles de granit et sa petite ch