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44 Continuation du 23 mars
Il est dix heures ; nous arrivons à Bedrachin et nous nous amarrons au ponton des Cook qui porte cette enseigne germanisée : Bedraçhein. Nous sommes sur la rive gauche, à 14 milles du Caire seulement. C'est d'ici que nous allons nous rendre aux pyramides de Sakkara, aussitôt après le lunch. - C'est dans ces parages que devait se trouver la Cité d'Acanthos de Strabon, le temple d'Osiris et l'acanthe produisant de la gomme dont il parle et qui n'est autre que le sont des Arabes, l'Acacia Nicolica. Sur le rivage que peuple une haute palmeraie des chameaux sont en train de transporter de la pierre blanche débarquée là par des géashas. Oui, l'Egypte nous aura montré toutes les faces de son climat, car, aux approches de midi voici maintenant qu'il plut : le gris du ciel, vers l'Est, se résout en gouttes d'eau qui viennent cribler les fenêtres su salon du Sérapis où jusqu'à présent n'avait brillé que du soleil. Et c'est comme un temps de Bretagne, en cette saison, qui nous accueille ainsi presque aux abords du Caire, le vent continuant d'ailleurs de secouer les plumets des palmiers, lesquels forment un si étrange contraste avec un ciel de septentrion. On entend à la lettre le grondement de ce vent et l'entrechoquement des vagues qu'il soulève, à rebrousse-poil, sur le Nil. Nous sommes partis à 1h pour les pyramides de Sakka : deux espèces de tape-culs jaunes, à roues garnies d'une bande de tôle assez large, sans doute pour mieux rouler dans le sable, nous attendent sous, les trois respectables. Kate et Marym montent dans l'un que le cocher conduit en tenant les guides de la mule et en courant à côté de la voiture ; moi, je monte seul, dans la mienne, mais au bout de quelque temps, mon cocher-coureur me demande à monter près de moi en disant qu'il est