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75 train de marchandises. Et, tout de même la barrière s'ouvre, et nous voici en route dans l'obscurité. Bob et moi, nous nous [illisible] l'un contre l'autre. L'homme cause, assis sur le rebord de la voiture. Il me conte tous les kilomètres qu'il a parcourus aujourd'hui. Entretemps, il me dit : - Je crois vous avoir déjà vu, Monsieur. Je réponds : - Oh ! oui je suis venu souvent à Bégard, plus souvent que je n'y viendrai désormais. A t-il compris ? Sans doute. En tout cas, avec une discrétion vraiment admirable, il ne fait pas une seule allusion à l'évènement qui doit nous amener en ce pays roi à la morte qui nous attend au bout de la route. Il me raconta d'autres histoires, n'importes lesquelles ; me parle de son patron, Péron aujourd'hui maire de Bégard. Me confie comme quoi, c'est lui qui raccommode les mauvais ménages ... etc ... Et nous arrivons au bout d'une demi-heure qui nous paraît singulièrement longue. Nous enfilons la rue, sinistre dans la nuit, où se trouve le bureau de la poste. Tous les volets sont clos. Je règle à l'homme le prix de notre voyage, et nous entrons. Sur la porte de la salle à manger, Edouard nous accueille. Yves-Marie, avec sa face