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Journal - asand abo 25 mai 1843 391
roues inférieures. Le moindre mouvement des bras produisait un cliquetis qui ne me souriait guères mais j'ai vu cette femme, mère de huit enfans manier un nourrisson de 6 à 8 mois à travers toute cette mécanique d'ivoire sans avoir l'air de craindre de le blesser.
repas orma
Comme les portes entre croisées ne servaient même pas comme en Abyssinie à admettre un peu de jour, on avait allumé deux bougies en entrant et la gifti fit venir un gombo de bière qu'elle posa sur son siège au coin de madab et commença à verser dans des [croquis] cornes droites à queue en bouton qu'une dan̄gne vieille et vigoureuse servante donnait à la ronde. on me donna par exception un k'abe de lait de beurre et à aba buso, après tous les convives, un kwalba décoré de plaques tailladées d'étain. J'en goutais et crus que c'était un melange d'hydromel et d'eau mieillée. La bière était sans madhanit ou houblon et, je crois, l'hydromel aussi. La gifti continuait à remplir un tout petit kwalba et dan̄gne en versait à la ronde de manière à tenir les coupes toujours pleines. cependant on versait sur le magogo une pate plus liquide que la notre mais beaucoup moins que celle des Abyssins. on versait à l’œil et sans mesure et ce toumbo peut suffire au dejeuner de 3 Abyssins ou environ c'est 3/4 de litre de farine. mangeons du marka d'orge dit Aba boso, lave sa main dan̄gne :
Je reculai d'effroi car je me crus empoigné par la patte d'un ours et entre son eau chaude et sa peau rugueuse ma main gauche qu'elle avait saisie dut être bientôt propre. La gifti porta ensuite un kora tout à fait semblable au [croquis] vase de ce nom chez les Saho. l'asidat était rangé sur les bords aux trois 1/4 de la circ. au milieu était une sebile de lait de beurre et la gifti y versa encore env. 1/4 de litre de beurre fondu à travers un tamis. De cuillers à très-long pale en [croquis] bois nous furent donnés et aba boso fourra une cuillerée dans la bouche de sa moitié pour la faire gouter d'avance. on prenait un bout de cuiller d'azydah qu'on trempait dans la sauce avant de manger. vers la fin ababoso ramassa ce qui restait et le mêla dans la sauce et tout fut achevé par lui et ses 3 convives. Il pressa de manger mais moins qu'on ne le fait en Abyssinie. Après le repas on but encore mais moins qu'avant de commencer.