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390 Journal - asandabo, 24 mai 381
terminèrent notre descente. L'Abay coulait là avec bien moins de majesté qu'à bahr dar sur une largeur d'environ soixante mètres seulement avec 3 nœuds de vitesse. Sur la rive gauche on avait pied à 10m du bord. Les nageurs étaient gener.t entrainés deux largeurs du fleuve en aval.
passage de l'Abay
un grand nombre de jeunes Oromos étaient assis sur la rive droite et je pus aisément voir que les jeunes gens ne pratiquent pas la circoncision, car ils étaient complètement nus. Les marchands s'etaient pourvus de peaux de bœuf fraichement enlevées et entières c.a.d. ouvertes seulement entre les cuisses : c'est ce qu'on appelle agóbar. on remplit ces peaux de marchandises qui craignent l'eau on lie bien l'ouverture et l'on enfle la peau au moyen d'un roseau. les nageurs font passer en tenant soign.t l'ouverture hors de l'eau. comme mes effets étaient peu de chose, 2 charges d'ane seulement, on les amarra dans des peaux qui traversèrent avec l'ouverture en haut et poussées par un seul nageur. Les bêtes passèrent à la nage et moi aussi, fesant toutes mes prouesses de nageur de sorte que je fus entrainé assez loin. J'abordai ainsi nu sur le rivage Galla. les gens qui ne nageaient pas s'accrochaient aux peaux chargées. nous donnames 3 sels pour le passage de nos effets et de 3 hommes non nageurs. Il y avait trop de monde dans l'eau pour que je puisse craindre les crocodiles mais ils m'empêchèrent de plonger pour connaitre la profondeur du fleuve. Au passage on m'assura qu'ils étaient inoffensifs mais j'appris plus tard que 3 Gallas avaient été mordus dernièrement ce qu'on attribuait à la mort d'un fameux kallota qui les tenait en respect. Sur la rive gauche est une plage de gros galets d'environ 300m de long. l'Abay est tellement sinueux ici qu'on ne voit pas l'eau une distance de 400m. à mon arrivée j'envoyai saluer Ras Ounizo, abba boso, qui est un des plus anciens d'Asandabo. Il me renvoya mon salut avec un mouton que nous mangeames en partie car les jeunes Oromo nous en enlevèrent une bonne portion. Après la nuit couchée on tient un chongo où l'on plaidait à coups d'alanga.
entrée en Goudrou
Le lendemain ☉ 21 mai nous partimes de bonne heure, tous les oromo ayant disparu et montames par une route en zigzag sur une pente raide qui fatigua beaucoup nos bêtes. nous nous arrêtions de tems en tems pour nous rassembler, car on craignait les Koutay ou maraudeurs qui attaquent à main armée. après un mille de distance environ nous trouvions sur une basse plaine legèr.t montante vers le Sud : les arbres étaient comme à Kastamora presque sans verdure et la route commença bientôt à être bornée de haies de pierres ou d'epines mortes ce qui indiquait un pays cultivé et plus de soin qu'on n'en a jamais eu en Abyssinie où sauf un peu près tamboukh ou Söre. et près örna dokko en ögola je n'ai jamais vu une route tracée. nous continuames à monter jusqu'à une source d'eau delicieuse : peu après est un petit village en 1/2 cercle adossé à la hauteur et avant d'y arriver, un petit prè où nous campames car la montée d'ensuite est très rude. J'etais fort souffrant et me couchai à l'ombre d'un énorme warka, où je causai avec plusieurs Gallas et leur lus quelques proverbes qui les amusèrent beaucoup. de l'Abay ici 4 mil.
le ☾ 22 mai la montée commença et nous y perdimes beaucoup de tems car les bêtes tombaient souvent. nous étions sur la formation du grès blanc qui avait succedé au gneiss et il y avait beaucoup de blocs erratiques sur les pentes. de gros blocs obstruaient la route qui était le plus souvent bornée de laburnum en fleur. nous fumes arrêtés q.q. tems près d'un enorme warka temple où nous fimes un cadeau et puis très-long-tems à une maison sans apparence, les marchands criant en vain que les anes étaient brisés de fatigue. nous